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Parution d'un roman inachevé d'Erich Maria Remarque sur l'exil

Le dernier roman resté inachevé d'Erich Maria Remarque, l'auteur d'"A l'Ouest rien de nouveau", qui a pour sujet son exil, paraît pour la première fois en français, aux éditions Stock.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Erich  Maria Remarque en 1929
 (The Art Archive / The Picture Desk)

Exilé à vie

"Cette terre promise" raconte l'histoire d'un jeune Allemand, Ludwig Sommer, pourchassé par les nazis, qui, en 1944, obtient son permis de séjour aux Etats-Unis.

Ce Ludwig Sommer (est-ce sa véritable identité ?) ressemble beaucoup à Erich Maria Remarque, lui-même contraint à l'exil, comme son personnage, à l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933. Fin août 1939, l'écrivain honni par le régime hitlérien pour son pacifisme avait pris la route de l'exil vers les Etats-Unis. Il fut déchu de sa nationalité, ses livres brûlés. Il ne reviendra jamais dans sa patrie.

Son dernier roman, rédigé en allemand à la toute fin de sa vie, survenue en 1970, et publié seulement en 2010 en Allemagne, raconte, de façon parfois drôle et toujours poignante, les premiers pas d'un réfugié en terre étrangère.
Le réalisateur Douglas Sirk, le romancier allemand Erich Maria Remarque, l'acteur allemand Charles Regnier et l'acteur américain John Gavin sur le plateau de "Le Temps d'aimer, le temps de mourir" (1959)
 (Giehr / DPA)

La route pour Hollywood

Alors que Sommer croupit à Ellis Island en attente d'un visa d'entrée sur le continent américain, son avocat vient le voir et constate qu'il a "une sale tête". "Qu'est-ce qui vous arrive?", demande-t-il. "L'espoir", répond l'exilé ajoutant qu'"il vous détruit plus vite que le malheur".

Il débarque enfin à New York où il devra affronter la barrière de la langue, des différences sociales. Erich Maria Remarque dresse un portrait assez féroce d'un nouveau monde où règnent les "lois inhumaines d'une bureaucratie indifférente".

Sommer - encore une fois comme Remarque - débarquera finalement à Hollywood, l'"usine à rêves". Un ami écrit à Sommer : "Nous serons davantage à notre place dans le carnaval de ce monde de fous que sont les fabriques des rêves, pour passer l'hiver". Plusieurs de ses romans seront adaptés, sans qu’il participe au scénario, mais il apparaîtra dans un seconde rôle de "Le Temps d’aimer, le temps de mourir" (1959) de Douglas Sirk. 

En fin de volume, on trouve les notes laissées par Remarque pour achever son récit. Plusieurs pistes sont envisagées. "On peut soupçonner que le dénouement le plus pessimiste et tragique aurait eu la préférence de l'auteur", écrit dans une postface, l'excellent traducteur de ce roman sur l'exil, Bernard Lortholary.

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