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"Anguille sous roche" d'Ali Zamir : "En littérature, il n’y a pas de frontières"
Entretien avec Ali Zamir, auteur comorien d'un premier roman remarqué (il est sélectionné dans la liste des treize titres du prix Wepler), "Anguille sous roche" (éditions Le Tripode), l'histoire d'une jeune femme de 17 ans (Anguille) qui, pendant sa noyade entre deux îles, se remémore sa courte vie dans un quartier de pêcheurs…
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Entre sa famille, son école et son petit ami, Vorace, qui la plaque très vite, l’histoire d’Anguille est celle d’une jeune femme libre, comme Ali Zamir nous l’explique dans cet entretien accordé à Paris, au siège de son éditeur.
Reportage : Christian Tortel, François Brauge
C'est écrit en une seule phrase de 318 pages comme la houle qui emporte son héroïne et le lecteur tout à la fois. Ce que l’écrivain justifie par un amour de la liberté pour lui et pour son lecteur.
"En littérature, il n’y a pas de frontières", nous dit-il en une très courte phrase d’une grande portée. Entre Mayotte, 101e département français, et les autres îles de l’archipel des Comores, indépendantes, l’espace océanique où des hommes ont décidé une frontière, est le lieu d’évolution de sa jeune héroïne, le lieu liquide de sa mémoire sans cesse en éveil. Ce "cimetière marin" vu le nombre considérable de naufrages des kwassas-kwassas, ces barques qui vont la navette clandestinement pour rejoindre Mayotte-la-française, est un lieu de perdition comme un lieu de nourriture.
Cet aspect cyclique de la mer d’où tout vient et où tout va se retrouve dans la belle couverture du roman autant que dans la construction du récit où les digressions sont nombreuses, un roman qui comme par "oh" et qui se termine par "ouf"…
Dans l'entretien, Ali Zamir dit ses influences littéraires : "Bonjour tristesse", de Francoise Sagan et "Étoile errante" de Le Clézio, aux côtés de Camus et Kafka.
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