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Rentrée littéraire 2018 : 5 premiers romans à ne pas rater
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94 premiers romans sur les 381 romans français prévus dans cette rentrée 2018, cette profusion de nouveaux arrivants n'avait pas atteint un tel niveau depuis 2007 ! Une bonne nouvelle, qui s'accompagne d'une autre bonne nouvelle : nombre de ces premiers romans sont carrément enthousiasmants. Culturebox vous en recommande déjà 5. A suivre...
1
"Là où les chiens aboient par la queue", d'Estelle-Sarah Bulle
Pourquoi on a aimé : parce qu'on en apprend beaucoup sur l'histoire mal connue des Antillais, et aussi parce que ce premier roman est écrit dans un mélange de très beau français littéraire et de créole, d'une fluidité incroyable, comme une merveilleuse et suffisante réponse à la question du métissage, posée dans les premières pages du livre.
(Liana Levi – 260 pages – 19 euros)
2
"La vérité sort de la bouche du cheval", de Meryem Alaoui
Pourquoi on a aimé : parce que le personnage de Jmiaa est un ouragan, qu'elle raconte son quotidien, son quartier, sa vie, avec une verve inimitable, un humour décoiffant, une énergie et un optimisme à toute épreuve, et ce malgré les difficultés de la vie. Pas de pathos. Pas de posture victimaire. Pas de jugement moral. Pas de tabou. Et pourtant "La vérité sort de la bouche du cheval" est un roman hautement politique, qui jette sur le Maroc d'aujourd'hui un regard aiguisé, sans concession. La primo-romancière déploie son récit dans une écriture foisonnante, inventive, en travaillant cette langue orale, un français de là-bas, mâtiné de mots arabes, d'expressions imagées. Une langue inventive, d'une vitalité réjouissante !
(Gallimard - 260 pages - 21 euros)
3
"La vraie vie", d'Adeline Dieudonné (L'Iconoclaste)
Pourquoi on a aimé : l'histoire est racontée par la jeune fille. Adeline Dieudonné déroule son récit avec une implacable efficacité, en peu de mots, construction impeccable (elle dit avoir lu tous les livres de Stephen King, ça doit être pour ça !). Dès la première phrase, elle nous happe, nous attache à ce magnifique personnage de jeune fille en construction. Intelligente, sensuelle, courageuse, avec un instinct de vie à toute épreuve. Ce roman est autant un thriller, qu'une chronique sociale, et une ode à la féminité.
(L'Iconoclaste – 270 pages – 17 Euros)
4
"K.O.", d'Hector Mathis
Pourquoi on a aimé : "K.O." est un livre engagé, qui décrit un monde en décomposition, une "époque sans génie". Le royaume des images, de l'illusion, du leurre, et la violence, qui se déploie comme une contagion, plongeant le monde dans le chaos. "K.O." est un roman dans lequel il faut entrer à petit pas, pour se laisser apprivoiser par le style. Une langue qui tient autant de la gouaille d'Arletty –ici on dit 'oseille', 'la môme', la 'gnôle' et le 'palpitant'- que d'un beat de rap bien scandé. Phrases courtes, raccourcis audacieux, images inattendues, un sens aigu de la formule avec des accents de slogans… Ce jeune romancier (25 ans, il fait partie des plus jeunes de cette rentrée) vient de la musique, et ça s'entend. Il rejoint cette famille du rap tombée en littérature, avec cette manière engagée et concrète de s'emparer des mots, de la matière (piochée autant dans la culture classique que dans la rue), de la mixer, de la sampler, de jouer autant sur le sens que sur les sonorités des mots, pour en faire littérature.
(Buchet-Chastel – 200 pages – 15 euros)
5
"Concours pour le Paradis", de Clélia Renucci
Pourquoi on a aimé : Intrigues et beautés fatales, masques et bergamasques, génies et talents mineurs défilent sous la plume habile de la néo romancière qui sait forcer le trait où il convient. “Concours pour le paradis” nous offre, sans bouger de notre lit, un délicieux voyage artistique au cœur de Venise, carnaval compris.
(Albin Michel, 274 pages, 19 euros)
Une équipe de la rédaction nationale de France 3 a rencontré trois de ces auteurs prometteurs, Estelle-Sarah Bulle et Hector Mathis et Adeline Dieudonné.
Reportage : C. Azzopardi / S. Pichavant / E. Picraud / P. Guény
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