Tom Sharpe signe le cinquième volet des aventures délirantes de Wilt
Donald Westlake avait son héros-raté-mais-sympa, John Dortmunder. Cambrioleur doué mais malchanceux, adepte du mauvais choix systématique, et toujours perdant à la fin. Tom Sharpe a mis la barre plus haut (ou plus bas, d'ailleurs) avec Henri Wilt.
Responsable d'un obscur département de l'Université de Fenland, il est marié avec Eva, qui le terrorise, et pas seulement par son appétit sexuel. Il est aussi le père de quadruplées absolument odieuses, prêtes à tout pour jouer un mauvais tour au premier venu.
Dans ce cinquième épisode, les finances sont au plus bas et la famille en plein marasme, lorsque Eva déniche une merveilleuse proposition : moyennant une confortable rétribution, et l'hébergement de toute la famille dans un joli cottage de bord de mer, Wilt devra donner des cours au jeune Edward Gadsley pour lui permettre d'accéder à la prestigieuse université de Cambridge...
Le bon plan ? Pas vraiment ! Edward est un garçon, disons, assez spécial, dont l'unique but dans la vie est de braquer son fusil tout ce qui bouge. Sa mère, Lady Clarissa, va rapidement se révéler alcoolique et nyphomane. Et c'est évidemment sur Wilt qu'elle concentre ses assiduités. Quand au mari de Clarissa - un juge odieux et détesté - il est lui aussi porté sur la bouteille, avec de, surcroît, un goût prononcé pour les femmes affectées d'un énorme surpoids...
Farfelu, tout ça ? Oui, et joliment. Et c'est la marque de fabrique de Tom Sharpe, 84 ans, auteurs de romans toujours aussi toniques et irrespectueux ("Le Bâtard récalcitrant", "Fumiers et Compagnie", "Le gang des mégères inapprivoisées ou Comment kidnapper un mari quand on n'a rien pour plaire"...). Ce cinquième épisode de la saga Wilt est à la hauteur des précédents. Espiègle et percutant. Une littérature sans prétention, mais particulièrement joyeuse.
"Comment enseigner l'histoire à un ado dégénéré en repoussant les assauts d'une nymphomane alcoolique" (Belfond) - 12,99 €
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