"Transatlantic" : Colum McCann nous embarque pour un voyage à grand spectacle
Ce livre s’ouvre en 1919 à Terre-Neuve, où deux vétérans de la Grande Guerre bichonnent le Vickers Vimy IV avec lequel ils vont tenter le premier vol transatlantique sans escale de l’histoire. Ce démarrage basé sur des faits réels est mené tambour battant, sans aucun préliminaire. Il impose immédiatement son rythme au roman.
Après l’aventure héroïque d’Alcock et Brown, McCann commence sa promenade dans l’histoire. Un pas en arrière, deux pas en avant. Nous allons ainsi croiser Fréderick Douglass, esclave évadé venu témoigner en Irlande, chaperonné par son éditeur. Puis, à la fin du XXe siècle, un négociateur en chef du processus de paix en Irlande du Nord. Et bien d’autres personnages, bien d’autres époques encore.
Evidemment, rien n’est gratuit, peu à peu l’arbre généalogique de la fresque prend forme. Les réponses arrivent, les secrets se révèlent, l’écheveau des fils qui relient ces hommes et ces femmes se dévoile.
Ceux qui, fort nombreux, avaient aimé "Et que le vaste monde poursuive sa course folle" adoreront forcément ce "Transatlantic". L’écriture est toujours aussi brillante et puissante, elle nous bouscule, nous décoiffe. Jamais la construction n’apparaît artificielle. Les personnages sont fouillés et attachants. C’est parfois violent, drôle et bienveillant aussi.
Cette épopée transatlantique confirme que Colum McCann est un très grand écrivain. Vous ne l’avez pas encore lu ? Il est grand temps de vous y mettre.
"Transatlantic" de Colum McCann (Belfond) – 384 pages – 22,00€
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