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"Un été" de Vincent Almendros, roman brûlant de la rentrée d’hiver
Le deuxième roman de Vincent Almendros, "Un été" (Editions de Minuit), met en scène deux frères et leurs compagnes sur un bateau. La croisière se déroule sous une chaleur et dans une ambiance écrasantes. Sous-entendus, hors champs et non-dits traversent le récit jusqu’à un étonnant dénouement révélé à la toute fin de ce beau roman brûlant de la rentrée d’hiver.
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L’histoire : Jean invite son frère Pierre pour une croisière en Méditerranée avec sa nouvelle amie Lone. Rendez-vous est pris à Naples, où le couple retrouve Jean et sa compagne, Jeanne, dont on comprend qu’elle fut autrefois l’amie de Pierre. Navigation, cohabitation, l’atmosphère à bord est aussi lourde que la chaleur des jours en mer. Lone s’ennuie un peu, pendant que Pierre observe Jeanne en coin, jusqu’à ce que les deux anciens amants se retrouvent pour une étrange étreinte…
Hors champs
C’est Pierre qui raconte cette histoire, troublé et cherchant à comprendre le présent et aussi le passé. Pourquoi Jeanne lui a-t-elle rendu visite un soir de juin ? Pourquoi Jean et Jeanne l’ont-ils invité sur ce bateau ? La lumière éblouissante, qui blanchit tout, et la chaleur méditerranéenne ne l’aident pas à y voir clair.
Sous l’apparence d’une mer calme et d’une croisière tranquille, affleurent des sentiments troubles, et les relents du passé, que le romancier décrit subtilement, en périphérie du récit, hors champ, ménageant ainsi la surprise d’un dénouement inattendu, qu’il livre dans la toute dernière page du roman.
D’une belle écriture sensuelle et concentrée, Vincent Almendros, déroule son récit à un rythme de croisière, le lecteur gagné par le trouble qui règne à bord du voilier. "Un été" est un des beaux romans de cette rentrée d’hiver.
Un été Vincent Almendros (Éditions de Minuit – 95 pages – 11,50 euros)
Extrait :
J’ouvris un œil. Une lumière matinale entrait par l’embrasure. J’entendis la porte de la cabine s’ouvrir. Elle grinçait légèrement. Je restai étendu sur mon sac de couchage, dont je m’étais extrait pendant la nuit à cause de la chaleur. En orientant la tête, je vis passer ses jambes nues. En trois pas, Jeanne se dirigea vers le coin cuisine.
Elle portait toujours la chemise blanche de mon frère, de laquelle elle avait négligemment retroussé les manches. Elle s’affaira en silence, du moins en essayant de faire le moins de bruit possible. Du bain de minuit ne me restait qu’un souvenir imprécis.
Hors champs
C’est Pierre qui raconte cette histoire, troublé et cherchant à comprendre le présent et aussi le passé. Pourquoi Jeanne lui a-t-elle rendu visite un soir de juin ? Pourquoi Jean et Jeanne l’ont-ils invité sur ce bateau ? La lumière éblouissante, qui blanchit tout, et la chaleur méditerranéenne ne l’aident pas à y voir clair.
Sous l’apparence d’une mer calme et d’une croisière tranquille, affleurent des sentiments troubles, et les relents du passé, que le romancier décrit subtilement, en périphérie du récit, hors champ, ménageant ainsi la surprise d’un dénouement inattendu, qu’il livre dans la toute dernière page du roman.
D’une belle écriture sensuelle et concentrée, Vincent Almendros, déroule son récit à un rythme de croisière, le lecteur gagné par le trouble qui règne à bord du voilier. "Un été" est un des beaux romans de cette rentrée d’hiver.
Un été Vincent Almendros (Éditions de Minuit – 95 pages – 11,50 euros)
Extrait :
J’ouvris un œil. Une lumière matinale entrait par l’embrasure. J’entendis la porte de la cabine s’ouvrir. Elle grinçait légèrement. Je restai étendu sur mon sac de couchage, dont je m’étais extrait pendant la nuit à cause de la chaleur. En orientant la tête, je vis passer ses jambes nues. En trois pas, Jeanne se dirigea vers le coin cuisine.
Elle portait toujours la chemise blanche de mon frère, de laquelle elle avait négligemment retroussé les manches. Elle s’affaira en silence, du moins en essayant de faire le moins de bruit possible. Du bain de minuit ne me restait qu’un souvenir imprécis.
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