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"Yoga", le dernier livre d'Emmanuel Carrère pourrait-il être évincé du Goncourt ?

C'est sa forme, un témoignage plus qu'une fiction, qui fait polémique.

Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'écrivain Emmanuel Carrère, auteur de "Yoga",  le 25 août 2020 (DAMIEN GRENON / DAMIEN GRENON)

La polémique a démarré le 20 septembre avec un article de Mediapart sur la forme autobiographique, "ultra présente" dans la rentrée littéraire de cet automne. L'article s'interroge sur le dernier roman d'Emmanuel Carrère, et sur la "gigantesque et surprenante ellipse narrative" dans le roman, au point de se demander "s’il n’y avait pas eu "des modifications du manuscrit de Yoga après l’intervention d’avocats", reprend Vanity Fair

Un autre article publié par La Lettre A révèle le 23 septembre qu'en effet le livre d'Emmanuel Carrère aurait été en partie amendé avant publication, après la relecture du manuscrit par son ex-compagne. La journaliste Hélène Devynck aurait exigé de relire les passages du roman qui la concernent avant publication, par avocats et huissier interposés. Une demande motivée par le fait qu'Emmanuel Carrère fait entre autres dans Yoga (P.O.L.) le récit de la fin de sa relation avec la journaliste.

L'éditeur, qui avait annoncé le report du livre début juin, a manifestement trouvé un accord avec l'ex-compagne de l'écrivain. Un arrangement qui a permis la sortie fin août de Yoga, et sa sélection dans la première liste du Goncourt révélée le 15 septembre. 

Pas de témoignage au Goncourt ?

Mais alors pourquoi le roman d'Emmanuel Carrère serait-il évincé du Goncourt ?  La question a été soulevée dimanche 20 septembre par Mediapart, qui s'interroge sur la légitimité à récompenser un livre ouvertement autobiographique, alors que le jury en 2018  avait écarté Le Lambeau, de Philippe Lançon pour cette même raison, à savoir sa forme de témoignage.

Ce qui est valable pour l'un ne le serait pas pour l'autre, d'où ce début de polémique.

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