Russie : l'écrivain en exil Boris Akounine, détracteur du Kremlin, ajouté à la liste des "terroristes et extrémistes"

En 2022, il avait co-fondé le projet "Nastoïachtchaïa Rossia" ("La vraie Russie"), soutenu par plusieurs personnalités de la culture en exil opposées à l'assaut russe en Ukraine et censé aider les réfugiés ukrainiens.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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L'écrivain russe Boris Akounine à Lyon (Rhône), en 2010. (ULF ANDERSEN / AURIMAGES / AFP)

La Russie a placé lundi 18 décembre l'écrivain Boris Akounine, qui vit en exil depuis 2014, sur sa liste des personnalités "terroristes et extrémistes", dernière illustration en date de la répression visant les détracteurs du Kremlin. De son vrai nom Grigori Tchkhartichvili, l'auteur a été ajouté sur cette liste tenue par Rosfinmonitoring, le service russe des renseignements financiers, a constaté l'AFP. "Les terroristes m'ont déclaré terroriste", a-t-il réagi sur Facebook. Une enquête le visant pour discrédit de l'armée avait été ouverte la semaine dernière a, par ailleurs, rapporté lundi une source au fait du dossier à l'agence Interfax. 

"La Russie est dirigée par un dictateur mentalement dérangé"

Né en 1956 en Géorgie, alors république soviétique, le romancier est un écrivain connu en Russie pour ses romans policiers historiques, notamment la saga à succès Les enquêtes d'Éraste Fandorine, un héros vivant à l'époque tsariste. Il a également rédigé Histoire de l'État russe, une compilation en neuf tomes qui retrace les développements de l'Etat russe jusqu'à la Révolution de 1917.

Akounine s'était prononcé en 2014 contre l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée, avant de partir en exil à Londres, où il réside depuis. Le 24 février 2022, il avait déploré sur Facebook le déclenchement d'"une guerre absurde". "La folie a gagné", écrivait-il alors. "La Russie est dirigée par un dictateur mentalement dérangé et, pire encore, elle obéit à sa paranoïa", dénonçait encore l'homme de lettres.

Épuration culturelle

Plusieurs ONG et médias ont dénoncé depuis 2022 une épuration culturelle en Russie avec la rétrogradation, le licenciement ou la fuite à l'étranger d'artistes ayant critiqué l'assaut russe en Ukraine ou n'ayant pas soutenu publiquement le pouvoir. D'autres ont également été emprisonnés. 

À l’inverse, le pouvoir encourage, finance et met en valeur les artistes et productions culturelles soutenant son assaut contre l'Ukraine voisine et son discours de plus en plus conservateur et nationaliste.

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