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"Soumission": Houellebecq se défend de toute provocation

Quelques jours avant la sortie de son dernier livre, Soumission, dans lequel il imagine une France dirigée par le chef d'un parti musulman, l'écrivain Michel Houellebecq s'est défendu de toute provocation.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Michel Houellebecq nie toute provocation dans son dernier roman. © Maxppp)

Cela fait des semaines que les critiques s'interrogeaient sur le dernier livre, qui doit paraître dans quelques jours, de Michel Houellebecq. C'est que le sujet choisi par l'écrivain a de quoi susciter le débat. Dans Soumission , il imagine en effet la France à la fin de second mandat de François Hollande en 2022. Une France désormais dirigée par le chef d'un parti musulman qui vient de battre, au second tour de l'élection présidentielle, le Front national de Marine Le Pen.

Nouvelle provocation? Fable ironique? Premier ou deuxième degré? Prédiction de ce qui menacerait la France? Islamophobie récurrente de celui qui avait déclaré en 2001 "la religion la plus con, c'est quand même l'islam "? Face aux critiques, et pour la première fois, Michel Houellebecq qui a pris la parole dans une longue interview accordée à notre confrère de France Culture Sylvain Bourmeau, parue samedi en anglais dans la revue littéraire américaine Paris Review, en ligne dans le journal allemand Die Welt et en français sur le blog du journaliste hébergé par Mediapart. L'écrivain se défend de toute provocation.

"Utiliser le fait de faire peur"

"Je procède à une accélération de l'Histoire mais, non, je ne peux pas dire que c'est une provocation dans la mesure où je ne dis pas de choses que je pense foncièrement fausses, juste pour énerver. Je condense une évolution à mon avis vraisemblable ", assure l'écrivain à propos de son sixième roman, qui sera publié mercredi par Flammarion et tiré à 150.000 exemplaires. Le prix Goncourt 2010 reconnaît aussi "utiliser le fait de faire peur ". "On ne sait pas bien de quoi on a peur, si c'est des identitaires ou des musulmans. Tout reste dans l'ombre. "

"J'ai essayé de me mettre à la place d'un musulman, et je me suis rendu compte qu'ils étaient en réalité dans une situation totalement schizophrénique. " "Que peut bien faire un musulman qui veut voter? Il n'est pas représenté du tout. Il serait faux de dire que c'est une religion qui n'a pas de conséquences politiques (...). Donc, à mon avis un parti musulman est une idée qui s'impose ", assène-t-il.

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"Le Coran est mieux que je ne le pensais, maintenant que je l'ai lu ", ajoute Houellebecq, concluant que "les djihadistes sont de mauvais musulmans ". "Je ne suis pas un intellectuel. Je ne prends pas parti. Je ne défends aucun régime ", dit-il encore, estimant que "l'islamophobie n'est pas une sorte de racisme ". Dans le roman, le président Ben Abbes est présenté comme un musulman modéré "qui défend des valeurs ". Ce sera dans le livre, le patriarcat, la polygamie, le port du voile, le retour des femmes à la maison, la fin de la liberté de conscience et la conversion à l'islam...

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