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Star en Allemagne, Houellebecq y présente "Soumission"

Michel Houellebecq a fait lundi soir sa première réapparition publique depuis les attentats contre Charlie-Hebdo. Et c’était en Allemagne, à Cologne. Notre reporter était sur place.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Michel Houellebecq lundi soir à Cologne en Allemagne © REUTERS / Wolfgang Rattay)

Les 600 places du théâtre de Cologne s'étaient arrachées bien avant les attentats de Charlie Hebdo. Michel Houellebecq est une star en Allemagne. L'écrivain avait suspendu la promotion de son livre au lendemain des attentats à Paris, se disant "très affecté par la mort de son ami Bernard Maris ", assassiné avec 11 autres personnes dans la rédaction de Charlie Hebdo. Il s'agissait de sa première réapparition publique à Cologne lundi soir.

Michel Houellebecq présentait son dernier livre "Soumission" à Cologne et il a participé à une séance de questions-réponses. Sébastien Baer y a assisté, reportage

"Tout le monde le connaît, on retrouve ses livres dans chaque foyer, c'est une recette qui plaît en Allemagne, de la satire, beaucoup de sexe, savamment construit pour faire un best-seller ", indique le journaliste qui interrogeait Houellebecq lors de la rencontre lundi soir. Il s'agissait d'une lecture en allemand d'extraits de son nouveau romain Soumission (Unterwerfun g), dans le cadre du festival international de littérature de Cologne. L'auteur y imagine une France dirigée par le chef d'un parti musulman. Il s'agit de la seule présentation prévue à l'étranger de l'ouvrage.

100.000 exemplaires vendus en une semaine

Très applaudi quand il est arrivé sur scène, les premiers mots de Michel Houellebecq sont allés vers ses amis de Charlie Hebdo : "Il n'y a pas nécessairement besoin d'être un héros pour avoir un comportement héroïque, il suffit parfois d'être tête de lard, les dessinateurs de Charlie Hebdo étaient typiquement des têtes de lard ". Quand le journaliste lui demande si son livre pourrait bénéficier au Front national, l'écrivain répond :  "D'abord je m'en fous, c'est pas mon problème, et j'y crois pas, j'ai jamais vu quelqu'un fonder ses intentions de vote à travers les romans ".

Il répète aussi que son roman n'est pas islamophobe. L'auteur estime d'ailleurs que depuis les attentats, ses interviews risquent d'être "encore plus pénibles " car il va devoir répéter "1) que le livre n'est pas islamophobe, et 2) qu'on a parfaitement le droit d'écrire un livre islamophobe ".

Après 90 minutes de lecture et d'échanges, fin de la rencontre, ses fans sont ravis. En moins d'une semaine, près de 100.000 exemplaires de Unterwerfung se sont écoulés en Allemagne.

 

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