Une rentrée littéraire plus raisonnable
Le nombre de romans français est en diminution, avec 466 titres contre 493 il y a un an (-5,5%). Un recul encore plus net pour les romans étrangers (-10%), avec 210 nouveautés contre 234 en 2007. Baisse également du nombre de premiers romans : 91, contre 102 il y a un an.
Cette rentrée est donc raisonnable. Elle traduit la difficulté des éditeurs a fixer une stratégie et éviter que trop de romans de l'automne passent totalement inaperçus. Plusieurs grandes maisons ont revu leur production à la baisse, comme Gallimard qui publie 16 titres (19 en 2007) ou Albin Michel, 10 titres en 2008 contre 14 il y a un an.
_ Grasset qui avait misé sur seulement 9 romans de rentrée en 2007, en publie en revanche 14, aucun de ses titres n'ayant réalisé de grosse ventes ou décroché un prix littéraire important l'an dernier.
Prudence également côté tirages : selon LivresHebdo, une quinzaine de titres seulement seront tirés d'emblée à 50.000 exemplaires et plus. Avec tout en haut de la pile, Le fait du prince d'Amélie Nothomb (200.000 exemplaires).
_ Parmi les autres têtes d'affiche de la rentrée, des auteurs aguerris, présents au moins une année sur deux pour la rentrée de septembre. Christine Angot, diva médiatique de l'autofiction, raconte dans Le marché des amants (Seuil) sa liaison avec le chanteur Doc Gynéco. Alice Ferney explore les sentiments amoureux dans Paradis conjugal (Albin Michel) et Yasmina Khadra s'interroge dans Ce que le jour doit à la nuit (Julliard) sur la double culture franco-algérienne. Sept ans après La vie sexuelle de Catherine M., best-seller des années 2000, Catherine Millet évoque la jalousie dans Jour de souffrance (Flammarion). Et Jean-Paul Dubois s'intéresse aux Accommodements raisonnables (L'Olivier) auxquels ses personnages doivent se résoudre avec l'âge.
La plupart des romans reflètent les inquiétudes de l'époque ou puisent dans l'actualité la plus sombre. Le voyage du fils (Grasset) d'Olivier Poivre d'Arvor s'inspire de l'histoire d'une Chinoise en situation irrégulière qui s'est défenestrée par peur d'un contrôle de police. Fait divers encore, l'héroïne de Twist (Lattès) de Delphine Bertholon est une adolescente enlevée à la sortie de l'école, dont le sort rappelle de récentes affaires de séquestration. Jean-Louis Fournier, qui manie habituellement l'humour et la dérision, évoque cette fois de manière à la fois drôle et tendre ses deux fils handicapés dans On y va, papa ? (Stock).
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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