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Une strophe inédite des "Fleurs du mal" de Baudelaire découverte dans une édition originale

Une strophe manuscrite inédite du poème "Les bijoux", ajoutée de la main de Charles Baudelaire a été découverte dans une édition originale des "Fleurs du mal".

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Un expemplaire de l'édition originale des "Fleurs du mal" de Charles Baudelaire dédicacé par l'auteur. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

Une édition originale des Fleurs du mal de Charles Baudelaire comprenant une strophe manuscrite inédite du poème Les bijoux, ajoutée de la main du poète, sera mise en vente le 22 novembre chez Drouot à Paris.

Publication interdite

Cette strophe inédite avait été signalée par Yves-Gérard Le Dantec (1898-1958), grand spécialiste de Baudelaire, dans les notes et variantes de la première édition des œuvres de Baudelaire dans la Pléiade. Mais la propriétaire du volume où le poète avait ajouté cette strophe et ses successeurs n'avaient jusqu'à présent pas souhaité le rendre public.

La maison Art-Valorem qui organise la vente chez Drouot a joint au volume proposé aux enchères, une lettre autographe d'Yves-Gérard Le Dantec, datée du 20 février 1928, où il demande, en vain, à la propriétaire de faire connaître cette strophe inédite.

"Je n'ai pas besoin d'insister auprès de vous sur l'intérêt primordial que représente cette découverte d'une strophe inédite du grand poète. J'estime qu'il n'est pas une note, pas un mot, pas même une lettre inédite d'un homme tel que Baudelaire qui doivent rester inconnus, que tout est intéressant en ce qui le touche. Loin de déprécier un tel trésor, la divulgation ne peut qu'accroître sa valeur - à supposer que ce soit là le vrai motif de votre réponse négative", écrit Yves-Gérard Le Dantec.

La strophe manuscrite

Publié en 1857, le recueil Les fleurs du mal fit aussitôt l'objet d'un procès pour "outrage à la morale publique". Le poème Les bijoux, jugé obscène, fut interdit (avec cinq autres poèmes du recueil). Les huit quatrains qui composent le poème évoquent une femme nue et lascive ne portant sur elle que ses bijoux. Le poème est puissamment érotique.

Le neuvième quatrain ajouté de la main de Baudelaire indique: "Et je fus plein alors de cette Vérité:/ Que le meilleur trésor que Dieu garde au Génie/ Est de connaître à fond la terrestre Beauté/ Pour en faire jaillir le Rythme et l'harmonie".

Le volume offert à l'origine par Baudelaire au critique littéraire Gaston de Saint-Valry (1828-1881) est estimé entre 60.000 et 80.000 euros.

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