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Vanessa Schneider : "La carrière de Maria Schneider a été effacée par ce rôle maudit"

"Tu t'appelais Maria Schneider" de la journaliste et écrivain Vanessa Schneider, est l'une des sensations de cette rentrée littéraire. Un portrait de la comédienne Maria Schneider, dont la vie et la carrière furent à tout jamais marquées par son rôle de Jeanne dans "Le dernier tango à Paris". La romancière se confie sur cette cousine qu'elle admirait mais qu'elle a aussi vue se détruire.
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La journaliste et romancière Vanessa Schneider sur le plateau du Soir 3
 (France 3 / Culturebox / capture d'écran )

Un tournage d'une extrême violence

"Je ressens beaucoup d'émotions à l'avoir redécouverte et de voir l'intérêt des lecteurs qui redécouvrent cette femme, ses combats, ses convictions". Avec "Tu t'appelais Maria Schneider" (Ed. Grasset), Vanessa Schneider a fait plus que dresser le portrait de l'une de ses cousines, éternellement enfermée dans un rôle, celui qu'elle a incarné à l'âge de 19 ans en 1972 dans "Le dernier tango à Paris".

Un rôle qui l'a détruite, un film qui a scandalisé le monde entier, un tournage d'une extrême violence avec notamment une scène où elle se fait violer par Marlon Brando. Elle n'avait pas été prévenue par le réalisateur Bernardo Bertolucci que le monstre sacré du cinéma utiliserait du beurre comme lubrifiant dans une scène de sodomie. Un traumatisme jamais effacé. 

Sa carrière a été effacée par ce rôle maudit

Vanessa Schneider

 

Détruite, cette femme charismatique a plongé dans l'enfer de la drogue

Vanessa Schneider avait beaucoup d'admiration pour sa cousine, que ses parents ont hébergée après que sa mère l'a mise à la porte à l'âge de 15 ans.

"C’était une femme charismatique, belle, intelligente, à qui il arrivait tout le temps plein de choses. C'était une figure très positive mais il y avait aussi la face noire de Maria. Suite à ce tournage qui l'a détruite, elle a plongé dans la drogue et la dépression", témoigne l'écrivain.

Vanessa et Maria auraient dû écrire ce livre à deux. Un contrat avait mémé été signé il y a une quinzaine d'années. Mais Maria est décédée en 2011 et Vanessa a écrit seule ce portrait de femme, si en avance dans ses combats mais qui n'a jamais été entendue.

A l'heure des mouvements comme #metoo et la libération de la parole des femmes, la vie de Maria Schneider résonne de nouveau. Elle qui n'a eu de cesse de critiquer l'emprise des hommes et leur trop grand pouvoir, notamment dans l'industrie du cinéma, n'a jamais reçu d'oreille attentive. (Voir sur l'INA son interview à "Cinéma Cinémas" en 1983 dans laquelle elle parle d'un métier "très dangereux" dominé par les hommes) Sa cousine réussit en tout cas le pari de faire de nouveau résonner sa voix et ses pensées. 

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