: Vidéo "À la campagne, il ne se passe rien ?": 3 clichés sur la campagne
Claire Desmares-Poirrier, agricultrice et autrice de "L'exode urbain : Manifeste pour une ruralité positive" démonte les clichés qui persistent autour de la campagne.
"C'est vraiment très français cette manière de considérer les territoires ruraux", regrette Claire Desmares-Poirrier.
À la campagne, il ne se passe rien
Pour Claire Desmares-Poirrier, l'idée qu'il n'y aurait pas de culture à la campagne est une idée préconçue. "Il n'y a pas de scène nationale de théâtre, il n'y a pas l'opéra. Mais, moi, je peux vous dire que tous les week-ends il faut, alors évidemment en temps normal, il faut que je choisisse entre un concert de rock, une sortie de résidence de théâtre ou de cirque ou de danse dans un lieu privé, des veillées chez des particuliers… En fait, de la culture et des événements, il y en a plein. C'est juste que la manière de le vivre est totalement différente", explique Claire Desmares-Poirrier.
Il n'y a pas d'emploi
"L'idée qui est largement diffusée qu'à la campagne il n'y a pas de boulot et que si on doit travailler, il faut aller en ville, d'ailleurs c'est le message qui est dit à beaucoup de jeunes ruraux : "Pars à la ville pour trouver un bon boulot." En fait, c'est un message qui est complètement faux", souligne l'agricultrice avant de préciser qu'il n'y a que 10 % de l'emploi rural qui est de l'emploi agricole. Elle poursuit : "La campagne, on a besoin de tous les savoir-faire : on a besoin des métiers du soin, on a besoin de comptables, d'avocats… En fait, on a besoin de tous les métiers, en vrai."
Les ruraux n'aiment pas les urbains
"Il y a une grande partie des jeunes qui quittent, une fois qu'ils ont fini leur cycle jusqu'au baccalauréat, pour aller faire des études supérieures, qui quittent les zones rurales, parce qu'en fait il n'y a tout simplement pas d'offre d'études supérieures", indique Claire Desmares-Poirrier. L'agricultrice est donc allée faire ses études à Lille avant de retourner vivre en Bretagne. "Quand on est arrivés dans notre village, nous, on nous appelait les "hors venus" (...) c'est ceux qui ne sont pas nés là", raconte-t-elle. Claire Desmares-Poirrier ne nie pas qu'il y a une période d'intégration, "il y a de la curiosité, il y a un peu de défiance", détaille-t-elle. "Il y a une attente de la part des accueillants (...) de savoir : est-ce que les gens viennent consommer leur territoire, est-ce qu'ils le considèrent comme un territoire de loisirs comme tous les gens qui achètent des résidences secondaires, en fait, donc est-ce qu'ils vont choisir juste un cadre de vie ou est-ce qu'ils vont choisir d'intégrer la communauté, de venir, de participer, est-ce qu'ils ont envie d'être avec eux ou est-ce qu'ils veulent juste le paysage ?", conclut-elle.
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