VIDEO - Aimé Césaire, portrait d’un poète aux service des autres
Poète engagé, père fondateur de la Négritude : Aimé Césaire se raconte au travers des yeux de son ami, l’écrivain Daniel Maximin.
10 ans que l’illustre poète martiniquais a disparu. Pourtant, Daniel Maximin en garde un souvenir aussi intact que si les deux hommes avaient conversé hier. Pour l’auteur, qui était un ami de longue date, Césaire n’est pas un grand homme, il préfère plutôt le considérer comme "un condensé d’humanité".
Un parcours exemplaire mais inattendu
Issu d’une famille modeste, le jeune homme parvient à décrocher une bourse qui lui permet de quitter la Martinique pour Paris. Il intègre le lycée Louis Legrand, où il excelle, avant de faire ses classes à l’Ecole Normale Supérieure.
Son parcours aurait dû faire de lui "le parfait petit Français avec la culture européenne" selon Daniel Maximin. Ce n’est pourtant pas le cas. Jazzmen, écrivains, poètes de la Harlem Renaissance se chargent de lui ouvrir l’esprit dans un Paris où on peut alors trouver toutes les cultures du monde.
La Négritude, un mouvement souvent mal compris
Alors qu’il participe à la rédaction du journal "L’étudiant Noir", Aimé Césaire invente le terme de "négritude". La négritude devient un courant littéraire et politique qui inspire d’autres auteurs tels que Léon Gontran Damas et Léopold Sedar Senghor. S’il est repris, le mouvement est souvent mal compris.
Pour Daniel Maximin, il s’agit de "lutter contre le mépris et le racisme" en revendiquant "un mot qui était le mépris" : nègre. Le poète aurait donc revendiqué ce mot "pour dire qu’il faut aller au-delà de ces mots", confie son ami.
Un homme au service des autres
Dans ses poèmes, Aimé Césaire ne s’attaque pas seulement au racisme mais aussi au colonialisme. Il défendra aussi la cause des opprimés.
L’homme mène aussi son combat grâce à la politique. "Césaire a été le plus long député de France. Il a été maire de Fort-de-France pendant des décennies", raconte son ami Daniel Maximin. Son engagement et ses idées touchent jusqu’aux plus jeunes de la société martiniquaise. Professeur, il a, en quelque sorte, été "appelé" par les élèves qui auraient réclamé le poète. "C’est lui qu’on veut", rajoute Daniel Maximin à cette anecdote.
Aimé Césaire décède le 17 avril 2008, à l’âge de 90 ans, sur son île aux fleurs chérie et au milieu de ses compatriotes auxquels il demandera "d’avancer".
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