: Vidéo "Penser l'identité de manière unique, c'est voir toutes les facettes d'un individu", estime Mahir Guven
Penser l'identité d'une manière unique et voir toutes les facettes d'un individu, c'est l'idée que défend Mahir Guven pour anéantir le racisme.
"Aujourd'hui on pense l'identité de manière exclusive. On est français, on est italien, on est corse. Mais penser l'identité de manière unique, c'est voir toutes les facettes d'un individu et c'est anéantir le racisme." Mahir Guven, écrivain français d'origines turque et kurde estime qu'il y a une confusion entre la culture et l'identité. Selon lui, l'identité est propre à chaque individu. "Il y a des cultures que je peux ne pas aimer. Mais ce n'est pas parce que je n'aime pas une culture que je ne vais pas aimer la personne", détaille Mahir Guven.
Selon lui, il y a une exclusivité de l'identité qui tend à catégoriser les individus. Par exemple, une personne ne peut pas être appréhendée par sa seule nationalité : la langue, une passion, un sport, un hobby, un club de foot sont autant de facettes qui peuvent la constituer et la rendre ainsi singulière. Concevoir une identité en se basant sur cette abondance d'aspects, est, comme le souligne Mahir Guven, une première façon d'anéantir le racisme.
De l'importance de l'usage des mots
Enfin, l'écrivain porte un intérêt tout particulier à l'usage des mots. Il s'arrête notamment sur l'emploi de l'expression "français de souche". "Quand je regarde beaucoup de gens autour de moi qui sont nés en France ou qui ont grandi en France, on ne peut pas les réduire à dire qu'ils sont seulement français ou français de souche", estime-t-il. L'écrivain veille en effet à employer et à inventer des termes qui tiennent compte de cette multiplicité. "Je dis "francais d'héritage" maintenant parce qu'il y a des gens qui héritent de la nationalité", prend-il pour exemple. Ainsi, cette capacité à poser des mots sur les choses et à inventer des concepts est, pour Mahir Guven, une autre façon "de combattre le racisme".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.