Zoe Valdes : "Le régime castriste a les mains pleines de sang"

"La visite de François Hollande est surprenante parce qu'il dirige une démocratie, un pays libre. Ce n'est pas le cas de Cuba et c'est très étrange de le voir embrasser cette dictature" , s'étonne la romancière. Elle veut rappeler que Cuba reste un régime militaire : "Neuf des 14 membres du bureau politique, dirigé par le Parti communiste, sont des officiers. De même, cinq des sept membres du Conseil des ministres sont des officiers. Et les dirigeants d'entreprise sont également des officiers."

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Pour elle, la venue de François Hollande n'est pas un progrès et ne fera pas avancer la démocratie. Elle est déçue aussi de voir les opposants, "des gens qui protestent tous les jours contre le régime et qui sont réprimés dans la rue" .

Un nouveau marché qui reste une dictature

François Hollande demande la levée de l'embargo américain mais Zoe Valdes a surtout l'impression que Cuba est un marché potentiel. "Ils attendent tous le fruit mûr mais ça fait longtemps qu'il est en train de pourir" , commente-t-elle. Lever l'embargo américain, c'est urgent, certes, "mais il faut surtout lever l'embargo castriste. Depuis quelques décennies, Cuba a le droit de négocier avec le monde entier, sauf avec les Américains et ça n'a rien changé à Cuba."

L'auteure cubaine, qui a quitté l'île pour s'installer en France, refuse de parler d'un moment historique. "C'est un régime dur, qui a tué beaucoup de monde. Il a les mains pleines de sang. Il ne faut pas l'oublier. François Hollande était en visite dans un régime dictatorial, militaire. A Cuba, je n'aurais pas pu m'exprimer ainsi. Il n'y a pas de liberté d'expression. La seule solution serait que les frères Castro quittent le pouvoir. Mais ils ne vont pas le faire de leur plein gré."