700 poupées Barbie font la fiesta aux Arts Décoratifs

Puisant dans les archives de la maison Mattel -pour mettre en valeur un patrimoine historique méconnu- l’exposition séduira les enfants -en évoquant ce jouet universellement connu- et les adultes -en replaçant cette figure phare depuis 1959 dans une perspective historique et sociologique.

En accord avec son époque

Au-delà d’être un jouet, Barbie est le reflet d’une culture et de son évolution. On l’a d’abord associée à l’American way of life avant d’incarner une dimension plus universelle, épousant les changements sociaux, politiques et culturels. Elle évolue dans le confort moderne tout en épousant de nouvelles causes, questionnant les stéréotypes, haïe pour ce qu’elle représenterait d’une femme idéalisée et pourtant autonome et indépendante.

Dès son lancement en 1959, Barbie et sa longue silhouette galbée sont une révolution dans un monde de poupons et baigneurs. C’est en regardant sa fille Barbara jouer avec des poupées de papier, lointaines descendantes des gravures de mode de la fin du XVIIIe siècle et des premières poupées en papier pour adultes du XIXe siècle, que Ruth Handler, l’une des fondatrices de Mattel, rêve d’une poupée en trois dimensions, d’une poupée mannequin.

Dans leurs jeux, Barbara et ses amies sont intéressées par les poupées représentant des femmes. Elles s’imaginent plus dans leur vie future de jeunes femmes que dans celle de mères ou de femmes au foyer.

Inspirée de la poupée publicitaire allemande Lili, Barbie est lancée : originaire du Wisconsin, Barbara Millicient Roberts a une famille et des amis. Son âge reste flou afin d'incarner aussi bien une ado qu’une jeune femme. Elle est lycéenne, étudiante, nurse ou hôtesse de l’air avant d’embrasser plus de 150 métiers, des plus classiques aux plus avant-gardistes. Barbie a été candidate à la présidence quatre fois, comme elle a été astronaute en 1965 alors que Neil Armstrong a attendu 1969. A ses côtés, son petit ami Ken, apparu en 1961. Ses silhouettes, ses coiffures, ses costumes, sont le fruit de secrets de fabrication dont certains sont révélés ici à travers maquettes ou témoignages.

Une passionnée de mode

Certains artistes, comme Andy Warhol, en ont fait le portrait quand d’autres l’ont détourné. Nombreux sont les créateurs qui ont croisé son chemin, pour laquelle chacun a déjà imaginé les tenues les plus extravagantes ou les plus élégantes.

Quelques-unes de ses robes de collections sont signées par des couturiers : Thierry Mugler, Christian Lacroix, Jean Paul Gaultier, Agnès B, Cacharel ou Christian Louboutin…. Sa garde-robe est le reflet de la mode dont le musée présente quelques-unes des pièces les plus parlantes.

L’exposition est l’occasion pour le musée des Arts Décoratifs et Mattel de lancer un concours "Habille Barbie" proposé aux élèves majeurs de lycées, écoles d’art, écoles d’arts appliqués, universités. À eux d’imaginer une tenue pour Barbie.

Barbie prend des rondeurs

Pour la première fois Barbie va voir ses formes évoluer et sera disponible en version ronde, petite ou grande. Depuis sa création, elle ne s'est jamais départie de son physique dont les proportions ne correspondaient à celles d'aucune femme sur terre. La nouvelle ligne Barbie Fashionistas 2016 propose 4 silhouettes (la classique et les trois nouvelles), 7 couleurs de peau, 22 couleurs d’yeux, 24 types de chevelure… Barbie continue le changement amorcé en 2015 lorsque la marque a proposé 23 poupées avec de nouvelles couleurs de peau et de chevelures. Mattel a déjà fait plusieurs tentatives pour ouvrir l'univers de Barbie à la différence : en 1980, le fabriquant a commercialisé Black Barbie, une Barbie noire avec une coupe afro.

Exposition "Barbie" du 10 mars au 18 septembre 2016. Musée des Arts Décoratifs. 107, rue de Rivoli. 75001 Paris. Ouverts du mardi au dimanche de 11 h à 18 h.