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"A l'avenir, nous rendrons expressément hommage à nos sources d'inspiration" : Isabel Marant s'excuse auprès du Mexique pour l'utilisation de dessins indigènes

Nombre de communautés autochtones à travers le monde font face au problème de plagiat ou d’appropriation de leurs artisanats traditionnels par des marques qui s'inspirent de motifs pour réaliser leurs créations.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La créatrice Isabel Marant au final du défilé automne-hiver 2020-21 lors de la Paris Fashion Week, le 27 février 2020 (J.M. HAEDRICH/SIPA)

La créatrice de mode française Isabel Marant a présenté ses excuses au Mexique et à l'une de ses communautés autochtones après que le gouvernement lui ait reproché d'avoir exploité commercialement des motifs traditionnels, a indiqué le gouvernement mexicain. Le 4 novembre, la ministre mexicaine de la Culture Alejandra Frausto avait publié une lettre dans laquelle elle demandait à Isabel Marant d'expliquer : "pour quelles raisons vous privatisez un bien collectif, en utilisant des éléments culturels dont l'origine est pleinement documentée" ?

"Si la maison Isabel Marant, et avec elle la créatrice, ont manqué de respect à la communauté Purepecha et au Mexique (...) elles vous implorent, Madame la ministre, et le pays que vous représentez, d'accepter leurs plus sincères excuses", dit une lettre de la maison de prêt-à-porter parisienne datée du 6 novembre que Mme Frausto a publiée sur son compte Twitter.

La marque Marant est "fermement" orientée vers les cultures et traditions étrangères 

La maison Marant affirme que sa marque est "fermement" orientée vers les cultures et traditions étrangères et qu'elle réinterprète ces codes vestimentaires afin de "valoriser et mettre en valeur" le mélange culturel.

Elle ajoute que le Mexique est un pays que la créatrice aime et connaît bien et c'est pourquoi les images des textiles Purepecha ont fait partie de l'inspiration de sa collection Étoile automne-hiver 2020-21"A l'avenir, nous veillerons à ce que nos intérêts coexistent et rendrons expressément hommage à nos sources d'inspiration, exprimant notre gratitude aux propriétaires d'expressions culturelles traditionnelles", conclut la maison de prêt-à-porter.

Selon les autorités mexicaines, pour sa collection Étoile automne-hiver 2020-21, Isabel Marant a utilisé des éléments culturels des communautés de Michoacan (ouest), de l'Etat de Mexico, de Tlaxcala (centre), de San Luis Potosi (nord) et d'Oaxaca (sud). Est citée comme exemple une cape qui imiterait la géométrie de vêtements de la culture de la population "purepecha", présente dans l'Etat de Michoacan. Ce vêtement coûte 490 euros, selon le site de vente en ligne d'Isabel Marant, a constaté l'AFP.

D'autres maisons déjà pointées du doigt

En 2019, le Mexique avait déjà reproché à Carolina Herrera, créatrice de mode vénézuélienne installée aux Etats-Unis, d'avoir copié des broderies colorées propres à la communauté de Tenango (centre).

Les marques Zara, Mango et Rapsodia se sont également vu reprocher de "s'approprier" des dessins du Mexique qui, avec 56 groupes ethniques, détient une importante richesse artisanale, tels des tissus et broderies.

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