Antoine Raspal, le peintre des élégantes provençales, objet d'une double exposition à Grasse
Passionnée par les traditions provençales ayant bercé sa jeunesse, Hélène Costa a collectionné les costumes provençaux anciens. Elle a rassemblé des trésors, recherchant les pièces les plus belles, les textiles les plus rares et les bijoux précieux qui constituaient la tenue des Provençales du XVIIIe au XIXe siècle. Des trésors entassés dans sa maison familiale jusqu’au jour où elle ouvre le Musée Provençal du Costume du Bijou de Grasse pour partager ces témoins de l’histoire d’une région et d’un artisanat exceptionnel.
A l’origine de la collection de costumes provençaux d’Hélène se trouve son arrière-grand-tante Adélaïde, qui possédait un atelier de couture, où elle brodait des trousseaux et des coiffes, dont plusieurs se trouvent dans le musée. Adélaïde offrit à Hélène la robe que sa mère portait le jour de son mariage en 1843, une robe en indienne imprimée de guirlandes de fleurs. Hélène Costa, qui avait le souci de la pièce rare et en très bon état de conservation, transmettait ses connaissances et son goût à ses filles qui perpétuent son travail et réalisent de nouvelles acquisitions.
Aujourd’hui, la collection comprend : jupes piquées, caracos, corsets, robes, droulets, capes, fichus imprimés, rubans brodés, coiffes... datant pour les plus anciennes pièces du début du XVIIIe siècle et pour les plus récentes de la fin du XIXe.
Antoine Raspal, un peintre connu des collectionneurs de textile
Le peintre arlésien maîtrisait à la perfection la représentation de l’élégance provençale de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il restitue dans ses tableaux les jupons imprimés, les taffetas de soie brochée, les casaquins ornés de fleurs des Indes, les dentelles, les croix Maintenon et maltaises. Il excelle dans l’art du détail et de la représentation des textiles. Il puise son inspiration dans l’Atelier des Demoiselles Raspal "du Sauvage" dirigé par ses soeurs.Des textiles au musée Provençal du Costume et du Bijou
L'exposition "Des tableaux aux costumes provençaux", au Musée Provençal du Costume et du Bijou (2 rue Jean Ossola), propose un dialogue imaginaire avec le peintre en exposant ses pièces de textile historiques.C'est un voyage dans l’intimité provençale : sa mode, sa société et son art de vivre, entre points de couture et touches de peinture. Plusieurs oeuvres du peintre se retrouvent agrandies et animées.
Ainsi, des mannequins habillés de costumes originaux intègrent "L’Atelier de couture", ou encore s’affairent à la "Foire de Beaucaire".
Des peintures au musée Jean-Honoré Fragonard
L'exposition "Antoine Raspal, un œil arlésien sur la société provençale", au musée Jean-Honoré Fragonard (14 rue Jean Ossola), propose lui ses tableaux et dessins dont "L'Atelier de couture", qui présente un atelier de couturières en costumes qui sont à l’ouvrage et ont en arrière-plan des robes accrochées au mur, terminées.Christian Lacroix aime raconter que cette oeuvre l’a suivi tout au long de sa carrière et a été une source d’inspiration pour ses créations. Les couleurs chatoyantes, les motifs nombreux, sont d’une grande richesse.
Le rez-de-jardin du Musée Jean-Honoré Fragonard propose une animation 3D de l’oeuvre d’Antoine Raspal "La Promenade aux Alyscamps". L’occasion pour le visiteur de se fondre dans le décor et pénétrer au coeur de la toile du maître arlésien.
Le Musée Provençal du Costume du Bijou
Situé dans l'Hôtel particulier Clapier-Cabris, fondé grâce à la collection d’Hélène Costa, il est dirigé depuis dix ans par ses filles, Agnès et Françoise Costa, au côté d’Eva Lorenzini, la conservatrice. La scénographie a été conçue par l’artiste Jacqueline Morabito. Ici les costumes sont exposés sur des mannequins disposés à l’intérieur de vitrines cylindriques en plexiglas. Orienté vers les pièces du costume, l'éclairage réduit en sublime les motifs et les couleurs. Les boîtes-cloches qui abritent les mannequins sont un clin d’oeil aux collections populaires de poupées en costume régional. Elles permettent de tourner autour du costume et d’apprécier tous les angles du vêtement. La salle des bijoux est conçue comme un écrin : les croix ornées, les boucles d’oreilles, les broches et les colliers sont dans des vitrines individuelles.
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