Après New York, Londres et Milan, la fashion week est de retour à Paris
Paris attend la présentation des 1ères collections prêt-à-porter d'Hedi Slimane chez Saint Laurent et de Raf Simons chez Dior. Paris bruisse aussi d'une éventuelle arrivée chez Elsa Schiaparelli -belle endormie en phase de réveil- de l'ex-couturier britannique John Galliano, licencié par Dior. Son nom, comme d'autres, est évoqué depuis plusieurs mois. La maison, rachetée par le propriétaire de Tod's et Roger Vivier, Diego della Valle, doit mettre fin au suspens au plus tard début octobre.
Slimane chez Saint Laurent et Simons chez Dior : 2 valeurs sûres
"On n'avait pas vu cela depuis les arrivées de Galliano chez Dior et Alexander McQueen chez Givenchy au milieu des années 1990", se réjouit Didier Grumbach, président de la fédération de la couture et du prêt-à-porter des créateurs de mode, à propos d'Hedi Slimane (ex-Dior Homme) et Raf Simons (ex-Jil Sander). "C'est un moment à l'égal de ce qu'on a vécu dans les années 60, 70 ou 80 avec les arrivées successives des Saint Laurent, Courrèges, Yamamoto, Comme des Garçons, Mugler et Montana", renchérit Jean-Jacques Picart, conseiller très influent des créateurs et des entreprises de luxe.
Ces deux quadragénaires sont devenus des valeurs sûres, autant dans le style que le produit. Beaucoup voient dans cette double affiche un duel au sommet entre deux des plus grandes maisons françaises contrôlées par des groupes de luxe rivaux : le propriétaire de Dior est Bernard Arnault, PDG de LVMH, celui de Saint Laurent est François-Henri Pinault PDG de PPR, qui possède aussi Gucci ou Bottega Veneta.
Les spécialistes, eux, y voient une formidable chance
"Slimane et Simons, c'est un nouvel élan qui renforce Paris sur la scène créative", analyse Serge Carreira, maître de conférences à Sciences-Po. "Paris est résolument au centre la carte", assure M. Grumbach. Tous nuancent aussi une image de minimalisme accolée à leur style. "Ce n'est pas le minimalisme des années 80-90", celui des Japonais ou des Helmut Lang", juge M. Carreira. La période actuelle est "plus tournée vers l'épure, les belles matières" déjà vues à New York par exemple, ajoute-t-il. Jean-Jacques Picart préfère le mot "essentiel", "un essentiel qui s'accompagne d'austérité mais qui n'empêche pas une certaine fantaisie surtout chez Simons". "Les deux ont du talent et il y a de la place pour tout le monde", résume iplomatiquement Didier Grumbach.
Raf Simons a déjà présenté une collection couture saluée par la presse "moderne, ancrée dans la portabilité, la décence", selon Jean-Jacques Picart, qui a évité le "piège de l'esbrouffe" pour Serge Carreira. Son prêt-à-porter sera l'occasion d'imprimer sa marque, de montrer sa vision de la femme Dior. Pour Hedi Slimane, "il s'agira de jouer avec l'univers très riche et protéiforme d'Yves Saint Laurent (le masculin-féminin et l'ethnique, le noir et la couleur…), de saisir leur pertinence pour les appliquer au monde d'aujourd'hui", explique Serge Carreira.
94 défilés sur 9 jours : la vitalité créative parisienne est au RDV
Dans leur sillage, les Chanel, Balenciaga, Gaultier, Lanvin, Dries Van Noten, Louis Vuitton, Givenchy ou Céline dévoileront leur vision du prêt-à-porter féminin. Les fashionistas suivront avec intérêt les collections de Guillaume Henry chez Carven, Anthony Vaccarello, Damir Doma, Cédric Charlier, Alexis Mabille, Felipe Oliveira Baptista (très applaudi à New York avec sa collection Lacoste) ou encore Julien David et Rabih Kairouz, comme autant de signes de la vitalité créative parisienne.
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