Bouchra Jarrar intègre le cercle très fermé de la haute couture
Après un parcours passionné et déterminé qui a vu son talent s’affirmer au fil de ses années de formation, Bouchra Jarrar a ouvert sa maison de couture parisienne en janvier 2010. "J’ai un respect profond pour l’histoire des couturiers parisiens des anées 50 et 60" déclare la créatrice. On perçoit chez cette elle l'exigence de composer une garde-robe de jour aidant «à révéler cette élégance que l’on a toutes mais que l’on ne sait pas toujours exprimer».
20 ans dans l’anonymat des studios de création
Mue par un désir obstiné de tout apprendre d‘un métier auquel la styliste française d’origine marocaine a consacré prés de 20 ans de travail dans l’anonymat des studios des grandes maisons, Bouchra Jarrar a éprouvé consciencieusement sa technique et appris la maitrise des tissus et des coupes.
Sortie de Duperré en 1994, elle rentre chez le licencié des bijoux Jean Paul Gaultier pour s’essayer «au tout petit, apprendre le geste précis et minutieux ».
En 1996, elle arrive chez Balenciaga où elle rencontre Nicolas Ghesquière, créateur le plus influent du moment, dont elle deviendra la Directrice du studio jusqu’en 2006.
Sa passion pour les ateliers de couture et la découverte de l’histoire de mode d’un des plus grands couturiers, Cristobal Balenciaga, trace sa voie dans le sillon d'une haute couture maitrisée. Soucieuse d’approfondir sa connaissance des métiers d’art, des savoirs faire de la Haute Couture et des ateliers tailleur et flou, elle intègre en 2008 la maison Christian Lacroix en qualité de Directrice du studio couture. Début 2010, elle crée sa maison de prêt-à-porter haut de gamme et de créations sur mesure destinées aux clientes couture, et défile, dès lors, en tant que membre invité de la haute couture parisienne.
Une connaissance de la structure du vêtement
Pour Bouchra Jarrar, la maturité n’est pas une question d’âge mais de construction intérieure. Sa vision de la mode découle d'une connaissance intime de la structure du vêtement et de son souci des proportions réelles. Elle crée des collections justes, élégantes où le smocking oscille entre rigueur masculine et sensualité féminine et le dispute à la sophistication de robes posées au centimètre près sur le corps. La créatrice souligne à travers ses collections un néo-classicisme contemporain, d'essence parisienne et intemporel.
Elle a reçu en janvier 2012 la médaille de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Quid de la haute couture ?
La haute couture est passée de 24 maisons en 1987, à 22 en 1980, et à 15 pour les collections printemps-été 2014.
L'appellation est juridiquement protégée et attribuée selon des critères qualitatifs et quantitatifs (modèles exclusifs sur mesure, travail réalisé à la main, effectifs minimum...). La haute couture -appellation exclusivement parisienne et chroniquement déficitaire- a perdu la moitié de ses acteurs depuis plus d'une dizaine d'années. Mais la part de rêve qu'elle génère reste la meilleure garantie de sa pérennité, l'image des maisons étant liée aux ventes des produits les plus lucratifs (cosmétiques, parfums, accessoires...).
Quand on parle de haute couture, la création prime sur l'argent, se plaisent à répéter les maisons, qui se gardent de révéler les investissements engloutis dans l'élaboration d'une collection ou l'organisation d'un défilé. Mais certaines maisons doivent renoncer à défiler, l'organisation d'une présentation et la réalisation des modèles - qui pour beaucoup ne se vendent pas - pouvant engloutir plusieurs millions d'euros.
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