Cet article date de plus de dix ans.

Bracelets en élastiques : l'histoire d'un succès

Les bracelets en petits élastiques colorés tissés, venus des Etats-Unis, ont conquis les petits garçons et les petites filles français, faisant un tabac dans les cours de récré puis sur les plages. L'histoire de ce succès passe par une famille qui, après un séjour à Miami, a décidé de les commercialiser dans l'Hexagone
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les bracelets en élastiques, la dernière mode des enfants
 (Claude Prigent / Le Télégramme / PhotoPQR / MAXPPP)

Numéro un des ventes de jouets en France, comme aux Etats-Unis, en Belgique, au Japon ou en Australie, les bracelets en élastiques ont conquis les enfants avant de gagner les parents et même les stars, du pape François à Kate Middleton en passant par Julia Roberts.
 
A l'origine en France de cette nouvelle folie, la famille Laurençon, qui réside aujourd'hui à Quimper. En 2012, Emmanuel, Morgane et leurs quatre enfants partent pour un an à Miami. "C'est  notre fille, qui était en 6e, qui nous a ramené ça de l'école", explique à l'AFP Emmanuel, la quarantaine, lors d'un entretien dans les locaux de l'entreprise Creative Imports qui commercialise depuis moins d'un an les fameux élastiques.

Fabriquer des bracelets avec des élastiques, le dernier jeu en vogue
 (Claude Prigent / Le Télégramme / Photo PQR / MaxPPP)
 
Une famille a négocié les droits exclusifs en France
 
"A chaque fois que de la famille ou des amis venaient de France, les filles du même âge que ma fille s'enfermaient dans la chambre pour faire des bracelets pendant des heures", raconte-t-il. A l'époque, le phénomène n'a pas encore explosé au pays de l'oncle Sam, "mais on se disait qu'il se passait quelque chose et qu'on n'avait pas envie de rentrer en France les mains vides".
 
Ils ont négocié les droits exclusifs de commercialiser les produits Rainbow Loom, en France, en Belgique et en Suisse romande, lors d'un voyage en camping-car à travers les États-Unis.
 
De retour en France, à la rentrée 2013, le garage de la maison familiale fait office d'entrepôt. Les époux Laurençon investissent 20.000 euros pour  faire venir les huit premières palettes de Chine, puis démarchent les points de vente de la région, avant d'élargir leur rayon d'action et de contacter les grands distributeurs de jouets.
Même le pape François a ses petits bracelets en élastiques (mai 2014)
 (Riccardo De Luca / AP / SIPA)
 
De nombreux points de vente en rupture de stock
 
"Nous pensions que ça allait monter en puissance petit à petit, mais en fait c'est monté de manière exponentielle depuis que le phénomène a touché Paris en avril", se félicite Emmanuel, dont l'entreprise, où travaillent six personnes, est désormais installée au rez-de-chaussée d'un petit immeuble du centre de Quimper.
 
Et le succès est tel que, depuis début juillet, de nombreux points de vente sont en rupture de stock.
 
Au 30 juin, 350.000 kits contenant élastiques et métier à tisser pour près de 20 euros ont été vendus en France, ainsi qu'un million de sachets de recharges, alors que les adeptes se sont mis à fabriquer non seulement des bracelets mais aussi des figurines, des coques pour téléphone portable...  Les bracelets Loom ont suscité de nombreuses copies et contrefaçons, et l'on trouve désormais des recharges à partir de 1 euro. 
 
Un moyen facile de s'identifier
 
"Ces bracelets nous permettent d'être comme les personnes auxquelles on s'identifie, mais à un coût complètement modique", explique à l'AFP Alexandra Balikdjian, psychologue de la consommation à l'Université libre de Bruxelles  (ULB). Elle met aussi en avant l'importance de la communication, sur internet, dans la propagation du phénomène.
 
"C'est nouveau et tous mes copains en ont, j'en voulais moi aussi", explique Max, 7 ans. "J'aime beaucoup en faire", poursuit le garçon aux yeux verts, tout en restant concentré sur sa tâche.
 
8 ou 9 millions de chiffre d'affaires
 
"Les enfants en raffolent !", confirme Catherine Chanat, directrice d'un centre de loisirs à Arpajon (Essonne), qui a cependant interdit le jeu dans ses  locaux. "Ça crée des jalousies et des frustrations pour ceux qui n'en ont pas", explique-t-elle. Mais "cela va faire partie de mon prochain budget fournitures pédagogiques !", ajoute-t-elle.
 
Les époux Laurençon tablaient sur un chiffre d'affaires de 800.000 euros sur une année pleine, mais ils atteindront plutôt les 8 ou 9 millions d'euros. "C'est une histoire comme on n'en croise qu'une fois dans sa vie!", sourit Emmanuel Laurençon.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.