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Bruges renoue avec son passé de capitale de la dentelle

L’ancienne école de la dentellerie rénovée des sœurs Apostolines à Bruges abrite le nouveau centre de la dentelle. C'est l’œuvre de la curatrice Hanne Provoost et de l’architecte-scénographe Koen Bovée. Si l’accent est mis sur sa naissance, les types de dentelle et leurs origines géographiques ainsi que les techniques de base, l'angle demeure contemporain et international.
Article rédigé par Corinne Jeammet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le musée de la dentelle à Bruges
 (Jan DHondt)
Bruges et la dentelle, une longue histoire

L’histoire de la dentelle brugeoise commence au 16e siècle. La dentelle remplit un rôle important tant sur le plan artistique que sur le plan économique et social. Le métier est protégé et au 19e siècle les congrégations religieuses comme les Sœurs de N.D. de l’Ascension et les Apostolines organisent un enseignement. Dans ces écoles, des filles pauvres apprennent le métier, en parralèle de la scolarisation. En 1847, pas moins de 82 petites écoles à Bruges forment 2.347 dentellières. A partir de 1850, les femmes au foyer réalisent leurs petits ouvrages chez elles. Ces derniers sont rachetés par des intermédiaires qui font d’énormes bénéfices.
Au musée de la dentelle à Bruges, les techniques de broderie sont expliquées
 (Jan DHondt)
Dans la seconde moitié du 19e siècle, 10.000 dentellières sont en activité. La plupart gagnent à peine la moitié d’un salaire normal. Après la première guerre mondiale, la demande en dentelle "faite main" baisse fortement. Aujourd’hui, cette activité économique est quasiment inexistante.
Le musée de la dentelle à Bruges
 (Jan DHondt)

Mais les connaissances ont été transmises : à l’Ecole Normale de la Dentellerie de Bruges, une méthode a été développée. Elle est appliquée dans le monde entier. A l’aide de couleurs (le code des couleurs brugeois) les techniques sont enseignées simplement en franchissant la barrière des langues.

Le musée de la dentelle à Bruges
 (Jan DHondt)

La première salle du musée abrite une installation multimédia, sorte d'introduction kaléidoscopique. Au sens littéral comme au sens figuré, la Toile de Saint-Ignace du 17 siècle occupe le centre de l’installation. Un mini-docu donne des explications historiques sur cette toile. La seconde salle propose une présentation interactive de la technique et de l’esthétique d’une part et de l’industrie de la dentelle brugeoise et du rayonnement contemporain d’autre part. Le visiteur est initié aux bases techniques. Sur un écran tactile, il peut s’exercer à la technique des bobines : la guipure au lin, la demi-guipure, la guipure tordue….

Une grande attention est aussi accordée aux patrons de dentelle, à l’Ecole Normale de la Dentellerie de Bruges et aux livres d’échantillons. Dans une autre pièce de forme elliptique, des ouvrages illustrent les principaux types de dentelles. Dans cette salle on s’intéresse aussi aux instruments utilisés par les ouvrières de la dentelle à Bruges. L’après-midi les visiteurs peuvent voir les dentellières à l’œuvre dans leur atelier.

Le musée de la dentelle à Bruges, démonstration dans les ateliers
 (Jan DHondt)

Par ailleurs, Bruges édite un plan de ville “Handmade in Bruges” qui reprend les boutiques ayant obtenu ce label. Le visiteur peut on-line établir son itinéraire selon ses centres d’intérêts.

Le musée de la dentelle. Balstraat 16. 8000 Bruges. Ouvert tous les jours.

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