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Bruno Pavlovsky, président de la maison Chanel : "Notre engagement, continuer à inspirer et donner envie pour que les jeunes viennent vers ces métiers"

Les maisons de haute couture dévoilent leurs collections printemps-été, cette semaine à Paris. Covid-19, recrutements, disparition de Gaspard Ulliel... Le président mode de Chanel se confie à franceinfo.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bruno Pavlovsky, président mode de Chanel, à Paris - Janvier 2022 (SOPHIE AUVIGNE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Ni cotée en Bourse ni contrainte par un fonds d'investissement, Chanel avait dévoilé quelques chiffres l'an dernier, reconnaissant en pleine pandémie de Covid-19 une baisse de son chiffre d'affaires de 18%, à 10 milliards d'euros. Mais la maison de luxe avait également annoncé des investissements records, à la hauteur d'un milliard d'euros. En pleine Fashion Week, le président mode de Chanel a répondu aux questions de franceinfo.

franceinfo : Comment se porte Chanel après deux ans de pandémie mondiale ?

Bruno Pavlovsky : Les clientes voyagent moins, évidemment, mais on s'intéresse à la maison et on s'intéresse à ce que l'on porte. Aujourd'hui, il y a un véritable intérêt dans nos boutiques de nos clientes locales. C'est une collection, c'est des produits, c'est du storytelling pour créer quelque chose de vraiment très particulier avec la marque.

Que devient la maison sans Karl Lagerfeld, qui a incarné Chanel pendant 35 ans ? 

Mais la maison a Virginie Viard, qui est aussi talentueuse ! Elle a une vraie vision pour la marque et donc sa proposition correspond peut-être à un petit peu autre chose, mais quelque chose qui est tout aussi fascinant. Et nos clientes adorent ce que fait Virginie.

Arrivez-vous à recruter, malgré la situation ?

On y arrive, évidemment, mais ce n'est jamais suffisant. On a de plus en plus de jeunes, puisqu'un tiers de nos effectifs a moins de 30 ans. Et notre engagement, c'est vraiment de pouvoir continuer à inspirer et donner envie pour que les jeunes adhèrent et viennent vers ces métiers. 

Le luxe, c'est désormais la voie presque unique pour l'exportation française ?

Je ne crois pas que ce soit la voie unique, mais comme le dit le président Macron, il y a un rayonnement de la France aujourd'hui à travers ces métiers, qui sont incarnés par ces produits qui allient à la fois création, savoir-faire et matériaux d'exception. Et c'est ça qui fait rayonner le luxe à l'étranger. C'est donc important qu'on puisse continuer à développer tout ça. 

Chanel est une entreprise mondiale, présente dans de nombreux pays, sur de nombreux secteurs d'activité. Et donc, c'est important que depuis notre siège à Londres, tout cela s'organise, avec une nouvelle directrice générale. C'est une étape nouvelle dans le développement de la marque, tout à fait légitime, compte tenu de la taille que tout cela représente.

Qu'implique la perte d'une égérie telle que Gaspard Ulliel, décédé mercredi dernier ? 

D'abord, c'est beaucoup de tristesse. Gaspard était un proche de la maison depuis de nombreuses années. C'est un personnage exceptionnel, très attachant, très cultivé. Evidemment, ce sera une perte pour Chanel, mais pour l'instant, c'est d'abord à lui qu'on va penser, à sa famille et à ses amis, avant d'imaginer ce qu'on va pouvoir faire derrière. Mais évidemment, on ne vit pas douze ans avec quelqu'un sans avoir créé des relations uniques. Et des disparitions comme ça sont toujours dramatiques.

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