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Chika Kisada : du ballet classique à la mode punk à la Tokyo Fashion week

L'ex-danseuse de ballet Chika Kisada a fait ses débuts à la Tokyo Fashion week ce samedi 24 mars en exprimant par des créations punk les tourments cachés du danseur professionnel.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 2 min
Chika Kisada et un de ses modèle à la Tokyo Fashion week automne-hiver 2017-18
 (Toshifumi KITAMURA / AFP)

Petite fille bohème

Vestes de cuir sur jupes de tulle en forme de tutu : la créatrice de 36 ans a fusionné ballet et punk et lancé ses mannequins sur le podium en confortables chaussures richelieu roses en guise de pointes pour sa collection automne-hiver 2017-18 présentée à Tokyo.

Même mélange aussi dans ses petites robes chasubles en filet portées sur des tricots et harnais de cuir, dans un style petite fille bohème. Des masques d'or expressifs, créés avec l'aide d'un costumier de ballet rencontré dans sa précédente vie, venaient évoquer les tiares des ballerines.
Modèle portant un masque de la créatrice de mode Chika Kisada à la Tokyo  Fashion Week automne/hiver 2017
 (Toshifumi KITAMURA / AFP)
Chika Kisada s'est tournée vers la mode après des années d'impitoyable entraînement à la danse classique récompensées par des prix qui ne l'ont cependant pas menée à la carrière dont elle rêvait "du plus loin qu'elle se souvienne".

Canalisé un sentiment dans un esprit punk

Elle a dansé 16 ans, travaillant "de l'aube au crépuscule" et a intégré la prestigieuse compagnie Asami Maki Ballet. Puis elle a tout bandonné. "Je n'ai rien fait pendant un certain temps puis, quand j'ai réfléchi à des métiers dans lesquels on peut s'exprimer avec le corps, j'ai pensé à la couture", a-t-elle raconté à l'AFP. Elle a lancé une première collection il y a dix ans.

Pour elle, "l'élégance du ballet" et la "vitalité du punk" ne se contredisent pas. Le ballet "n'est pas seulement" la beauté sur scène, souligne-t-elle, "c'est aussi la souffrance et les tourments endurés par les danseurs dans cette forme d'art connue pour sa rigueur et la concurrence acharnée qui y règne".
Un modèle de Chika Kisada à la Tokyo  Fashion Week automne/hiver 2017
 (Toshifumi KITAMURA / AFP)
"J'ai vécu ce gouffre entre le devant de la scène et les coulisses et la frustration qu'il inflige, alors j'ai envie de faire un doigt d'honneur à tout cela", lance-t-elle.

"J'ai donc canalisé ces sentiments dans un esprit punk. Je voulais faire comprendre qu'il n'y a pas que la beauté. Par exemple, de répugnantes blessures physiques et une expression de douleur se cachent parfois derrière le sourire du danseur face au public".

Son ambition est à présent d'habiller des femmes libres et de conquérir le marché européen. Elle a déjà trouvé des distributeurs au Canada, en Chine, au Liban et en Russie.

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