Exposition "Du blanc à la couleur" à Paris : 40 créateurs customisent la tennis Bensimon pour ses 40 ans
Serge et Yves Bensimon ont créé une marque dont le modèle iconique, la tennis en toile, fête ses 40 ans en 2019. Une rétrospective intitulée "Du blanc à la couleur" raconte les origines de cette tennis blanche de gymnastique jusqu'au 18 mai à la Galerie Joyce. Rencontre avec Serge Bensimon.
Pour les 40 ans de la tennis blanche en coton et caoutchouc, lancée en 1979, la marque Bensimon présente dans une rétrospective ses pièces d'archives et ses photos inédites ainsi que 40 modèles de son incontournable tennis revisitée par des créateurs du monde entier. Une paire collector 40 ans est éditée. Cette réplique de la tennis originelle est vendue avec quatre semelles interchangeables en exclusivité à la Joyce Gallery.
Serge Bensimon revient sur le succès story de sa petite tennis blanche.
Pour ses 25 ans, la tennis avait été réinterprétée par des grands noms de la mode française, pour les 40 ans ce sont 40 créateurs internationaux, comment s'est faite leur sélection ?
"Pour les 40 ans, j’ai eu envie de mettre en avant cette dimension "Autour du monde" propre à la marque. Présente dans plus de 50 pays, avec des ouvertures récentes à Tokyo et Seoul, j’avais envie que nos partenaires participent à cet événement à la Galerie Joyce. Mais il n’y a pas que nos partenaires, il y a nos rencontres aussi, des amis, des designers, des illustrateurs, les gens qui comptent… C’était aussi une manière de leur rendre hommage à travers cette vitrine qui durera jusqu'au 18 mai. Parmi eux, Collette Dinnigan (Australie), Gen Tarumi (Japon), Jaume Plensa (Espagne), Macon & Lescquoy (France), Benjamin Spark (Belgique). J’ai même participé puisque j’en ai customisé une !"
Quels ont été les critères de sélection ?
"Comme toujours, les rencontres et les envies de partager notre différence et notre univers."
Ont-ils eu carte blanche ?
"Ils ont reçu une ou plusieurs tennis blanches et avaient une entière liberté dans la customisation avec une particularité quand même, mettre en avant l’idée du voyage. Pour certains, c’est flagrant, pour d’autres c’est plus subtil !"
Ces 40 modèles seront-ils commercialisés ?
"Non. Comme tous les autres modèles précédents, ils sont précieusement gardés dans un lieu secret en archive et serviront peut-être un jour à une grande exposition…"
Il y a-t-il une édition 40e anniversaire ?
"Oui, il y a une paire de tennis spécialement conçue pour l’occasion. Elle est d’abord vendue à la Galerie Joyce puis ensuite dans toutes nos boutiques dans lesquelles nous organiseront jusqu’à la fin de l’année un parcours itinérant de l’exposition."
Comment expliquez-vous sa longévité face à la montée en puissance de la sneaker ?
"Je pense que la tennis a cette particularité d’être assez simple et de l’être restée, tant par son prix très accessible mais aussi par son design. Du haut de ses 40 ans, elle n’a jamais changé et traverse les époques et les générations. C’est un produit iconique et un peu magique je l’avoue."
La tennis en toile provient d'un stock de l'armée
C'est avec le grand-père, Charles Bensimon, fripier à Oran, que tout débute. Les frangins Serge et Yves sont nés en Algérie d'une mère vendeuse et d'un père commerçant. Ils passent leur adolescence à Nice près d'une grand-mère couturière à domicile. De retour à Paris, dans les années 70, Serge aide son père et customise sahariennes et parkas tandis que Simon achète des lots dont 100.000 tennis de gymnastique blanches en coton et caoutchouc de l'armée française. Toujours fabriquées en Slovaquie par le même fournisseur depuis 40 ans, elles provenaient d'un stock de l'armée racheté par leur père propriétaire d'un magasin spécialisé dans les surplus militaires au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne).
Nous sommes en 1979, Serge Bensimon a l'idée de les teindre car "dès le début, (sa) touche, ce sera la couleur" : c'est un succès tel que les stars de l'époque les portent, comme Jane Birkin ou Brigitte Bardot. En 2004, la tennis fête ses 25 ans et est réinterprétée par des grands noms de la mode française tels que Jean Paul Gaultier, Agnès B., APC, Cacharel …
De génération en génération, elle séduit par sa simplicité et ses couleurs singulières. Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg, Claudia Schiffer, Julia Roberts, Kate Moss, toutes en raffolent…
En réussissant à la sortir des salles de gym pour en faire un modèle multi-usage, les Bensimon ont inventé un concept toujours d'actualité, qui se réinvente tous les ans grâce à des collaborations avec des marques ou des stylistes. Dans les années 80, la tennis a ouvert la voie à Bensimon Collection, la ligne de prêt-à-porter qui voit le jour en 1984.
Rétrospective "Du blanc à la couleur", jusqu'au 18 mai 2019.
Joyce Gallery.
168, rue de Valois. 75001 Paris
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