Mes goûts et mes couleurs : On Aura Tout Vu, un duo sans limites créatives
Quelle est la pièce préférée de votre dernière collection ?
"Dans la collection automne-hiver 2016-17 "Perpetual Motion", c'est incontestablement la tenue des mariés. Nous avons utilisé un bras mécanique qui fait évoluer le vêtement et crée le mouvement. Il a fallu mettre au point un circuit électrique ainsi que de l'impression 3D pour certains éléments. Pour cette première, nous avons travaillé avec un spécialiste en robotique".Quel couturier vous a marqués au cours de votre carrière ?
"Christian Lacroix qui nous a appris le mélange de matières inattendues et un type de langage différent"."Alexander McQueen car il a révolutionné l'esthétique de la mode et de la conception du vêtement. C'est l'exemple parfait du créateur. C'est le seul qui a su réunir la construction du vêtement parfait mixé à une émotion. C'est assez rare".
Quel est le dernier livre lu ?
Livia Stoianova : "Les salopes de l'histoire. De Messaline à Mata Hari" d'Agnès Grossmann (Edition Acropole). "C'étaient des femmes exceptionnelles qui ont marqué l'histoire. Elles ont joué un rôle. Cléopâtre n'a pas hésité à être une salope pour arriver au pouvoir grâce à ses charmes : la sexualité au service de l'intelligence. Hier, c'était plus ouvertement utilisé qu'aujourd'hui".Yassen Samouilov : "Impératrices de la mode" d'Yseult Williams (Edition de la Martnière). "Cet ouvrage raconte l'histoire des femmes ayant changé les modes de vie de la dernière décennie. Ce sont des parcours de vie. L'ouvrage montrent comment dans leurs professions, elles arrivent à faire changer les mentalités mais aussi leurs combat mais cela se termine dans la solitude".
Quelle est la dernière exposition vue ?
Yassen Samouilov : "Tenue correcte exigée" aux Arts Déco. "C'est une exposition plutôt polie car il manque plein de vêtements qui ont fait plus de scandale que ceux exposés. J'aurais mis des pièces plus politiques comme le pantalon pour femmes, le coté garçons-filles".Livia Stoianova : "Maurizio Catelan. Not Afraid of love" à la Monnaie de Paris. "C'est une exposition politique. C'est un artiste politiquement engagé".
Quel est le dernier coup de cœur musical ?
"L'artiste islandaise Björk pour sa performance artistique incroyable d'esthétisme dans son nouveau clip Notget"."Mais aussi Melle Yulia que l'on a rencontré et habillé. Elle est également décapante".
Un regard onirique pour la couture été 2017
Le duo a présenté sa collection couture printemps-été 2017 le 23 janvier 2017 lors de la semaine de la haute couture parisienne. Intitulée "Otohime" (la fille du roi des mers), les univers grec (nacre, perle...) et japonais (étoffes) y sont à l'honneur.Sur fond de très grand coquillage soufflé comme un ballon - et à l'intérieur duquel un dieu grec prend la pose -, les nouvelles déesses défilent en robes aux cols surdimensionnés réalisés en marqueterie de nacre, avec pour certaines la taille rehaussée d'écailles de reptiles et de coquillages. Poésie et délicatesse sont au rendez-vous !
Née en 1998 à Paris de l’association de Livia Stoianova, Yassen Samouilov et André de Sà Pessoa, la maison crée des accessoires et broderies pour des maisons de couture (Christian Lacroix, Givenchy, John Galliano, Christian Dior…) avant de développer ses lignes d’accessoires, de maroquinerie et de bijoux.
A partir de 2002, le duo réalise aussi des collections haute couture qu'il présente en tant que membre invité de la chambre syndicale de la couture de 2004 à 2014. Ainsi deux fois par an à Paris, On Aura Tout Vu y distille humour et sophistication, artisanat d’art et innovations technologiques.
Son univers à la fois onirique et ludique fonctionne sur le détournement : les silhouettes sont créées via des matières et techniques souvent inusitées en mode issues de domaines artistiques et plastiques (dentelle de Calais®, broderie, sculpture, soudure, menuiserie…).
On Aura Tout Vu redonne vie à Isadora Duncan pour Caron
En 1910, tandis que les élégantes d'Europe, qui raffolent des parfums Caron, viennent à Paris pour acheter leur flacons, Ernest Daltroff met au point la fragrance Isadora en l'honneur d'Isadora Duncan, célèbre danseuse des années 1910 au début des années Art Déco.En 2016, Caron rend hommage à ces élégantes, et leur dédie sa nouvelle collection de flacons précieux. Créé et réalisé par la maison On Aura Tout Vu, le flacon est cette fois-ci paré d'un émail noir brillant et parachevé de métal dans les tons or ou argent. Depuis 2009, Livia Stoianova et Yassen Samouilov réalisent des flacons collector pour cette maison de haute parfumerie.
Caron, maison de haute parfumerie
C’est en 1904 sous la houlette d’Ernest Daltroff que Caron ouvre à Paris. Avec sa collaboratrice, Félicie Wanpouille, à qui il voue un amour non avoué, ils créent "N’Aimez que Moi" en 1916, "Tabac Blond" en 1919 et "Pour Un Homme" en 1934… Ils mettent au point dans les années 30 un procédé de fabrication pour la poudre, aujourd’hui encore la plus fine du monde. Dans les années 40, Ernest Daltroff se réfugie en Amérique et Félicie tient la maison jusqu’en 1967. Dans les années 80, une boutique ouvre avenue Montaigne et fait revivre dans ses fontaines en cristal ses plus belles créations. En 1998, Caron est repris par Patrick Ales. Entre Ernest Daltroff et lui : la passion de la rose. Ernest Daltroff en abusait dans ses compositions, Patrick Ales la collectionne dans l’une des plus belles roseraies du Val de Loire. A ses côtés, le "nez" Richard Fraysse compose et sélectionne des matières premières d’exception.La maison Caron, c'est aussi des accessoires précieux : cristaux, flacons en éditions limitées, boîtes en porcelaine et objets habillés de galuchat.
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