Cuba : une vraie fashion week mais sous le signe de la simplicité
"Nous sommes un pays sous embargo (américain), on a du mal à importer du tissu et d'autres choses, donc on fabrique des collections avec ce que l'on trouve", explique à l'AFP Jesus Carmona, un créateur de 50 ans faisant partie du comité d'organisation.
Du 25 au 29 octobre, 46 défilés ont dévoilé sur les podiums le travail de petits créateurs privés : des vêtements (adultes et enfants) côtoyaient des bijoux et de la maroquinerie. L'évènement était organisé sous la patronage de l'Unesco et de l'Association cubaine des artistes artisans.
Les collections présentées n'ont ni le glamour, ni l'avant-gardisme de la présentation historique de la collection "Croisière" de Chanel en mai 2016 à La Havane. Ici, l'univers choisi est le quotidien. "C'est du prêt-à-porter, des vêtements accessibles, que l'on peut porter tous les jours, en soirée, pour des cocktails ou même pour travailler", explique Jesus Carmona.
Quelque 400 invités ont rempli chaque soir un ancien entrepôt de bois et tabac récemment transformé en brasserie qui borde la baie de La Havane. L'endroit est connu pour avoir accueilli en mars 2016 une rencontre entre le président américain Barack Obama et un groupe de petits entrepreneurs privés.
Un concentré des traditions cubaines
Il a été demandé cette année aux 71 créateurs de travailler autour du thème "Artisanat et identité" et de reprendre les couleurs, l'amplitude et la sensualité des vêtements des ancêtres africains ainsi que la science du tricot des Espagnols. "C'est un concentré des traditions cubaines", résume Jesus Carmona.La mode cubaine, qui connut un petit essor dans les années 1980, a sombré avec la crise liée à la chute du bloc soviétique la décennie suivante, avant de renaître peu à peu ces dernières années à la faveur de l'ouverture de Cuba au petit entrepreneuriat privé.
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