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Défilés couture : l'espiègle "mariage pour tous" de Jean Paul Gaultier
Article rédigé par
franceinfo
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Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié le 29/01/2015 09:14
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
Franck Sorbier, Elie Saab, Victor&Rolf, Valentino au menu de la 3e journée et surtout Jean Paul Gaultier qui propose 61 façons de se dire oui. Ses déclarations pour "un mariage pour tous" sont parfois bipolaires avec un vêtement asymétrique, d'un côté fourreau, de l'autre robe de bal. Ses mannequins fétiches sont sur le podium et, en guise de bouquet final, c'est Naomi Campbell qui termine le show
MIGUEL MEDINA / AFP
"To bi or not to bi", "la mariée s'éclate"... : les noms des modèles donnent le ton, anticonformiste et drôle, qui caractérise l'univers Gaultier, fait de smokings, de tutus en tulle, de corsets, de vestes en trompe-l'oeil. Volume et plat contrastent sur des robes divisées en deux côtés asymétriques. A noter des robes drapées qui deviennent des robes en lanières, des tressages de baleines en 3D, des moitiés de crinolines posées comme un accessoire. Au final, Naomi Campbell arrive vêtue d'un body de feuillage et de fleurs recouvert d'un plastique tel un bouquet. "C'est le mariage pour tous, en fin de compte!", s'exclame Jean Paul Gaultier, en coulisses. "Il y en a pour toutes formes de mariage, tous les âges, le nombre de fois qu'on veut!". "En couture, on voit beaucoup de robes de mariée, moi je n'en ai jamais fait vraiment spécialement, je me disais, après tout c'est quand même l'essence de la couture, pourquoi pas s'attarder sur le mariage et faire des robes de mariées, en se demandant ce qu'est une robe de mariée d'aujourd'hui", explique-t-il à l'AFP. "Elle peut être à la fois très romantique avec du blanc, de la dentelle, du tulle, des voiles mais aussi quelque chose de plus masculin, quelque fois bi, bipolaire, une moitié fourreau, l'autre côté robe de bal. Je voulais montrer qu'on peut s'habiller et être mariée de plein de façons !" Pour jouer les mariées, le casting était "très ouvert", souligne le couturier : "Il y avait les années 1980, 1990, 2000, 2010, tout est mélangé ! Il y avait à la fois des nouvelles filles, et des anciennes de mes débuts. Naomi je l'ai prise comme mannequin quand elle avait 17 ans", rappelle-t-il. Parmi les "anciennes" aussi, Claudia Huidobro, Violeta Sanchez, Christine Bergstrom.
(MIGUEL MEDINA / AFP)
Franck Sorbier invente et poétise les matières simples, précieuses, toujours nobles, de la couture : la dentelle qu’il bouillonne ou cisèle, le tulle qu’il froisse ou cloque, le crin qu’il ébouriffe, la soie qu’il presse et compresse. Cette saison, il rend hommage à Pirate, son oiseau qui le suivait partout depuis 14 ans et 27 collections. Chaque modèle de la collection est "un souvenir, un lien indéfectible qui nous relie" explique le couturier qui indique "Dès le début, j'ai voulu placer cette nouvelle histoire sous le signe du souffle, de l'envol, de la légèreté".
(PATRICK KOVARIK / AFP)
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Des paysannes russes et des princesses de la Renaissance peuplaient la collection Valentino. Des robes et blouses de lin évoquant le folklore russe sont couvertes de broderies. Plusieurs ensembles sont inspirés de tableaux de Chagall. Une robe, brodée au point de croix de perles de verre, a nécessité 3.500 heures de travail. Les silhouettes sont longilignes, parfois vaporeuses. La palette fait une large place aux tons neutres, ivoire, craie, vert d'eau mais aussi au rouge emblématique de la griffe. Les créateurs Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli ont expliqué s'être inspirés de "l'amour", rien de moins. "Au centre de cette célébration du sentiment se trouve la protagoniste, la femme, créature sublime qui met en oeuvre un processus d'élévation", explique le descriptif distribué aux invités. Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli ont pris en 2008 la tête de la création de la maison fondée par Valentino Garavani qui, à 82 ans, est considéré par les Italiens comme le "dernier empereur de la mode ".
(MIGUEL MEDINA / AFP)
« Il arrive toujours, dans un parcours, que l’on s’arrête un instant pour se tourner vers sa source. (…) Toute mon enfance, j'ai cru Beyrouth parée pour une fête qui ne finirait jamais. Autour de moi, les femmes de tous les milieux s'habillaient avec élégance et raffinement. (…) Les tissus éthérés de cette collection incarnent les douces brises d’été de mon enfance. (…) Plus tard, dans les années 70, ce même enfant regardait avec fascination des dames en robes longueur cheville, en petites robes trapèze, en jupes taille haute, en top brodés ou transparents (…). Une vision m'habite encore depuis cette époque : celle de ma mère dans une robe de soie noire imprimée de tulipes, discrète, cintrée à la taille, évasée en corolle. (…) A chaque fois que je me suis lancé dans une nouvelle collection, le souvenir de la robe à tulipes de ma mère m’est revenu comme une sorte d’idéal. La tulipe sera le fil conducteur de cette collection. La tulipe et Beyrouth. (…)" explique le communiqué donné aux invités.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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