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Défilés haute couture à Paris : On Aura Tout Vu irradie le podium

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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On Aura Tout Vu a illuminé ma 2e journée couture avec sa collection rayonnante. Quand les lumières s'éteignent, les créations en noir et blanc s'illuminent: les 40m de LED cousus, sous la doublure des vêtements pour structurer le corps, côtoient 12.000 pièces de résine et 5.000 cristaux rebrodés. Epoustouflants et lumineux, Livia Stoianova et Yassen Samouilov ré-habillent la vie avec préciosité.


Le duo bulgare Livia Stoianova et Yassen Samouilov a illuminé ma journée avec sa collection "Light & Shadow"... Le ton est rapidement donné. 5 mannequins passent derrière une toile blanche et prennent la pose. Jeux d'ombres chinoises... Traditionnellement en couture la mariée est la dernière à défiler, cette fois-ci elle est accompagnée de son futur pour lancer le défilé. 19 modèles s'affontent en noir et blanc, essentiellement des robes (certaines en néoprène), bodys, bustiers, vestes... Le duo nous a habitué à la démesure et la garde-robe est entièrement brodée. Il a fallut 12.000 pièces de résine, 40 mètres de LED cousus sous la doublure des vêtements pour structurer le corps et, 5.000 cristaux rebrodés. . Les matériaux utilisés revélent dans le noir la précision du geste des artisans. A l'origine, OATV est une société de création et de production exclusivement d’accessoires, de broderies, de boutons et de décors pour des maisons de haute couture (Christian Lacroix, Christian Dior, Givenchy) avant de lancer leur propre ligne d’accessoires, de prêt-à-porter, de couture, d'objet de design, de maison et beauté…
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Les déesses et madones contemporaines de Donatella Versace ont lancées le 1er défilé haute couture de la saison printemps-été 2014  Atelier Versace propose des drapés -sculptés ou libérés- à foison pour des robes et des tailleurs avec capuche-voile, le tout inspiré du célèbre look de Grace Jones. Les broderies d'or ou d'argent sont très graphiques. Elles évoquent des tatouages sur la peau avec un effet renforcé sur un tulle invisible. Des perles baguettes en métal composent les broderies géométriques, tandis que les cristaux Swarovski sont rebrodés à la main sur du jersey de soie. La griffe défend toujours autant une mode opulente et spectaculaire. Il y a des fourrures en renard et vison. "J'adore associer la tradition de la haute couture à l'audace de la vie d'aujourd'hui. Cette collection a du contrôle et de l'élégance, tout en maintenant une attitude provocante, grâce notamment à ses décorations qui imitent des tatouages" assume Donatella Versace dans la note d'intention distribuée aux invités. Avec Versace, le glamour est toujours au RDV ! 
 (MIGUEL MEDINA)
Schiaparelli n'avait pas défilé depuis 1954, mais la légendaire maison a fait son retour sur les podiums avec 19 modèles empreints de beaucoup de fantaisie et d'excentricité. Les invités avaient RDV place Vendôme, juste à côté de l'historique boutique de Schiap'. Pour accéder au défilé, ils passaient sur un tapis rose shocking, ce rose fuchsia auquel le nom de Schiaparelli reste associé. Puis ils traversaient une cage en bambou, envahie par un cerisier en fleur, la même que celle qui était installée dans la boutique de la créatrice. Elsa Schiaparelli a fait partie du renouveau de la couture au début des années 30. Audacieuse couturière, entourée d'artistes, influencée par les surréalistes. Sa fantaisie est bien présente dans le défilé, surtout dans les coiffes. Schiap', était connue pour ses chapeaux excentriques, comme ceux en forme de soulier à l'envers. Des mannequins ont les cheveux teints en bleu, d'autres portent des plumes sur la tête ou encore un chapeau pointu. Il y a aussi de la fantaisie dans les vêtements, qui sont modernes et même tout à fait portables. Le premier mannequin arrive, épaules dénudées, dans une robe longue drapée en crêpe de soie.  L'imprimé, peint à la main comme pour toutes les autres silhouettes, s'appelle "Le ciel étoilé": sur un fond bleu roi, les étoiles, un thème récurrent chez Elsa Schiaparelli, sont couleur ivoire et rose shocking. Un body bustier en soie bleu nuit et lurex or s'accompagne d'un peignoir en mousseline de soie bleu nuit. Très colorée, une robe tee-shirt rayée en mousseline de soie est rebrodée de paillettes multicolores. Sur un pantalon large taille haute bleu, des personnages sont imprimés. Il y aussi des tailleurs veste-pantalon. Et au pied, surprise: les mannequins portent des sandales plates. Une façon d'être "désinvolte", selon la note transmise aux invités. Elles sont tout de même en crocodile, rehaussé de plumes pour certaines. S'il devait résumer en deux mots la collection, Marco Zanini, nommé directeur de la création, choisirait de parler d'"excentricité" et d'"élégance". "Je suis parti des tissus, et des imprimés exclusifs à la Maison. Et j'ai travaillé avec les ateliers à Paris. C'est comme de l'artisanat", raconte le créateur italien. Il a fait travailler des brodeurs, dont Lesage, le plumassier Lemarié, la maison Fabre pour les gants, Stephen Jones pour les chapeaux...  Jean Paul Gaultier est enthousiaste: "C'est très beau et poétique, très moderne, déglingué mais aussi très portable". Il s'est laissé surprendre par "des choses inattendues", rappelant le surréalisme.
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Légèreté, broderies, transparence: trois mots pour résumer la collection de Christian Dior. Raf Simons, le directeur artistique, a fait travailler des brodeurs sur quasiment toutes les silhouettes. Ils ont réalisé fleurs, trèfles et pétales, dans une très grande variété de broderies. "Tout semble léger et simple, même s'il s'agit de la collection la plus complexe jamais réalisée", explique la maison dans une note aux invités. L'écru, et à l'opposé, le bleu encre, dominent la collection. Quand ils ne sont pas transparents, les tissus sont ajourés, comme pour une veste Bar, la célèbre ligne de Dior, avec ses basques qui partent des petites hanches. Raf Simons propose des robes courtes, aux coupes architecturales, bustier ou à bretelles, asymétriques pour certaines. Et il y a les incontournables robes longues du soir, dont des fourreaux. Il a voulu créer une collection "davantage connectée avec notre mode de vie". "J'essaie de faire des habits moins contraignants", "pas de corset rigide". Il est d'ailleurs allé jusqu'à chausser certains mannequins de tennis. "Au fur et à mesure des collections, Raf avance dans la modernité, la nouveauté, tout en gardant l'allure de Dior", a estimé le pdg de Dior Sidney Toledano. 
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Chez l'Italien Giambattista Valli, ici encore, des fleurs, surtout les bleuets, brodées ou imprimées. Le défilé commence avec des robes très courtes, assez près du corps, avec jupes corolles ou jupes noeuds. Pour le soir, le couturier reprend les jupes noeuds, mais il les allonge. Il propose aussi une robe bustier en satin duchesse ivoire avec un imprimé de bleuets. Elle est fendue tout au long de la jambe mais se porte avec une très mini-jupe pour rester "preppy". 
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Le Français Alexis Mabille s'est transformé en disciple d'Epicure, reprenant à son compte la certitude du maître selon laquelle "partout où il y a la volupté, il n'y a ni douleur ni tristesse". Il a créé des vestales évanescentes, des femmes papillons et des déesses sculpturales vêtues de blanc immaculé, de beige relevé de fils d'or et de bleu ciel. Toutes sont en robe longue, fourreaux de jersey drapé à l'antique ou toges asymétriques en crêpe et organza, la taille marquée souvent par une ceinture-bijou. Les décolletés sont profonds et les dos nus... 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)

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