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Défilés masculins été 2014 : jeunes marques créatives pour trentenaires avertis
AMI et Melinda Gloss, qui proposent des vêtements créatifs tout en étant abordables, visent des trentenaires de plus en plus attentifs à leur style. Ces deux jeunes marques françaises font maintenant partie des rendez-vous attendus des défilés masculins à Paris.
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"La mode, ce n'est pas que pour les filles", lâche Alexandre Mattiussi, créateur d'AMI. "Les hommes s'intéressent de plus en plus à la mode, et j'ai eu la chance d'arriver sur le marché quand il y avait une place à prendre", dit le créateur de 32 ans, qui a présenté sa sixième collection le 29 juiin.
Même discours chez Melinda Gloss, marque pour homme (malgré son nom féminin) lancée par deux trentenaires : "Quand nous avons créé notre marque en 2009, nous nous sommes dits que nous n'étions pas les seuls à avoir envie de vêtements créatifs, de bonne facture mais avec des prix réalistes pour quelqu'un qui paie un loyer parisien. Or il y avait très peu de marques qui proposaient cela", raconte Rémi de Laquintane, co-fondateur de Melinda Gloss avec Mathieu de Ménonville. Ils ont créé leur marque après des études de philosophie et présentent le 30 juin leur deuxième défilé.
Même discours chez Melinda Gloss, marque pour homme (malgré son nom féminin) lancée par deux trentenaires : "Quand nous avons créé notre marque en 2009, nous nous sommes dits que nous n'étions pas les seuls à avoir envie de vêtements créatifs, de bonne facture mais avec des prix réalistes pour quelqu'un qui paie un loyer parisien. Or il y avait très peu de marques qui proposaient cela", raconte Rémi de Laquintane, co-fondateur de Melinda Gloss avec Mathieu de Ménonville. Ils ont créé leur marque après des études de philosophie et présentent le 30 juin leur deuxième défilé.
Des marques pour des trentenaires pointus
Pour Patricia Romatet, de l'Institut français de la mode, ces marques s'adressent à "des trentenaires un peu pointus ou avertis (...) qui s'intéressent à leur style", et "qui ont un certain pouvoir d'achat". Elle cite également APC, apparu il y a plus longtemps, et Carven, relancé par le styliste Guillaume Henry. "Le discours de ces marques est nouveau (...) Derrière, il y a de vraies personnes avec un projet", dit-elle. Melinda Gloss, c'est un vestiaire masculin très parisien, avec beaucoup de "made in France", qui séduit les branchés de l'Hexagone, comme ceux du Japon et des Etats-Unis. Leur idée est de proposer aux trentenaires "un vestiaire complet", qu'ils veulent "simple mais singulier", explique Rémi de Laquintane. "La silhouette est simple mais dans le détail, il y a toujours quelque chose qui demande beaucoup de travail".
AMI s'inspire de la rue
Alexandre Mattiussi dit s'inspirer de la rue, "des garçons en terrasse de café", pour créer ses collections. Ses défilés se sont d'ailleurs déroulés dans un décors de métro en janvier et d'aéroport cette saison. "Je crée pour des hommes qui aiment les vêtements stylés mais qui ont d'autres choses à faire que la mode, comme repeindre la chambre du petit !" dit-il. "Même si je fais partie de la famille, je trouve que la mode qu'on voit dans les défilés, c'est déconnecté de la réalité". Il insiste sur le côté qualitatif de sa marque. "Nous avons beaucoup travaillé sur le tailoring (...) Nous avons de très belles matières, qui viennent d'Italie et d'Angleterre". Alexandre Mattiussi, passé chez Cerruti, Dior et Givenchy, a fait la démonstration de sa créativité lors de sa présentation été 2014 avec ses imprimés (fleurs type Hawaii, camouflage) et ses mélanges incongrus mais réussis (gilet pied de poule et jean).
Les deux marques expliquent faire du "haut de gamme abordable"
La "première veste d'AMI" est à 360 euros et il faut compter 700 euros pour un costume Melinda Gloss. Leurs clients "n'achètent pas de la mode mais des pièces d'un vestiaire, qu'ils construisent sur le long terme", selon Patricia Romatet. "Ils expriment une forme de liberté avec les codes masculins": une veste peut être portée pour travailler mais aussi avec des baskets. Si le marché masculin reste "moins important que le féminin", ce dernier est davantage touché par la crise, note-t-elle. "A terme, on pourrait, pourquoi pas, arriver à un rapprochement des deux marchés", selon Patricia Romatet.
La "première veste d'AMI" est à 360 euros et il faut compter 700 euros pour un costume Melinda Gloss. Leurs clients "n'achètent pas de la mode mais des pièces d'un vestiaire, qu'ils construisent sur le long terme", selon Patricia Romatet. "Ils expriment une forme de liberté avec les codes masculins": une veste peut être portée pour travailler mais aussi avec des baskets. Si le marché masculin reste "moins important que le féminin", ce dernier est davantage touché par la crise, note-t-elle. "A terme, on pourrait, pourquoi pas, arriver à un rapprochement des deux marchés", selon Patricia Romatet.
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