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Défilés parisiens hiver 2014 : Yiqing Yin bouscule Léonard
Publié le 04/03/2014 10:03
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
La 7e journée des défilés a été marquée par le défilé Léonard. Après la valse des créateurs, la maison fondée en 1958 aurait-elle, enfin, trouvée la perle rare en la personne de Yiqing Yin ? Sa "nomade des temps modernes" qui se drape dans des patchworks imprimés fleuris m'a séduite par sa légèreté et sa fraîcheur. A suivre !
FRANCOIS GUILLOT / AFP
De la couleur, de superbes fleurs colorées imprimés, du volume: la créatrice française d'origine chinoise Yiqing Yin a réveillé Léonard, maison française fondée en 1958. Elle en a été nommée directrice de création en janvier 2014, après une valse des créateurs. Mais la renaissance passe par un changement de style. "J'ai beaucoup puisé dans les archives, notamment des années 60 et 70 que je trouvais plus intéressantes, modernes que ce qui a été fait récemment. Il y avait plus d'énergie, c'était plus international", a-t-elle expliqué après le défilé. La femme Léonard est "une nomade des temps modernes", explique Yiqing Yin. La collection déborde d'énergie. Des dessins rappelent l'Asie. De quoi ravir les clientes chinoises et japonaises, choyées par la marque qui compte plus de cent boutiques en Asie. Les fleurs dominent "J'ai utilisé des imprimés traditionnels de Léonard qui datent des années 60-70, que j'ai remixés, recolorisés. J'en ai composé de nouveaux en prenant par-ci par-là", explique Yiqing Yin.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Il y a un an, Hedi Slimane présentait sa collection grunge chez Saint Laurent. Le style est plus sage cette saison même si le créateur continue de raconter l'histoire d'une lycéenne cool et rock. Jupe plissée courte, jupe écossaise, jupe trapèze, avec bottes vernies ou babies. Mais la jeune femme est aussi une rebelle. Le créateur explore la garde-robe assez sixties qui fait partie de la même bande que l'homme imaginé par Hedi Slimane pour la collection masculine présentée en janvier. Elle n'a pas peur de briller, avec paillette et lurex. Elle porte des bottines rose fluo à paillettes et des robes très courtes brillant de mille feux. Autre option: une mini-robe noire avec de gros revolvers dorés accompagnée d'un perfecto. Parmi les pièces phares : des capes, des manteaux en fourrure. Les capes, vestes, noires ou Prince-de-Galles, iront bien dans une garde-robe classique. Le défilé s'est déroulé au Carreau du Temple, ancien marché couvert typique de l'architecture métallique parisienne de la fin du 19e siècle, qui vient d'être rénové.
(MIGUEL MEDINA / AFP)
Stella McCartney propose une silhouette féminine et moderne. Les zips sortent de leur fonction utilitaire pour décorer les vêtements et le sac à main. Ils sont brodés en zig-zag ou soulignent l'encolure d'une veste. La créatrice britannique a également brodé des cordes d'escalade colorées sur les vêtements. Des robes courtes sont faites de franges colorées et suspendues, donnant beaucoup de légèreté à la silhouette en mouvement. Stella McCartney propose des looks 100% en maille : la top britannique Cara Delavingne porte ainsi une robe en tricot, avec un sac en bandoulière, ton sur ton.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
L'Italien Giambattista Valli propose d'élégantes robes, corolle ou à godet, qui s'arrêtent au-dessus du genoux. La taille est bien marquée mais les épaules sont larges. Le créateur décline ces modèles en noir, vieux rose, bordeaux (verni, pailleté), dans un rouge plus flamboyant, avec des fleurs brodées ou imprimées....
(BERTRAND GUAY / AFP)
Aux commandes depuis deux ans de la D.A. de la maison Ungaro, l'Italien Fausto Puglisi a présenté une collection très graphique, célébrant le noir avec des touches de blanc, de jaune et de rouge pour des silhouettes sexy. Des roses stylisées s'invitent sur des chemisiers, des pulls ou des manteaux en laine portés sur des pantalons taille haute ou des jupes à volants ou à pans de cuir, ornées parfois d'autres fleurs brodées.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
A priori la collaboration surprend…D’un côté Maison Lejaby, référence de la lingerie française haut de gamme depuis 130 ans. De l’autre, Léa Peckre, jeune créatrice de 29 ans dont les premières collections ont révélé un goût prononcé pour les volumes architecturés et les couleurs sombres… et qui est fascinée par la lingerie et sa technicité. La Parisienne est partie à Lyon se plonger dans ses archives. Son attention s'est concentrée sur une période faste : les années 80 et 90. La créatrice s’est focalisée sur des « silhouettes housse » en tulle. Autre source d’inspiration : la parure « Nuage » qui a ouvert en 1995 l'ère de la lingerie invisible et ultraconfortable. L’ensemble a servi de fil rouge à la collection qui ne comporte ni soie, ni dentelle. « Je n’avais pas envie de classicisme. Je voulais apporter une touche plus moderne », raconte Léa Peckre. Elle a ainsi brouillé les pistes entre prêt-à-porter et lingerie, croisant les matières, les techniques et leurs usages. Elle a aussi eu recours au néoprène ajouré, sensuel. Ici, le body est composé d’alpaga, un tissu doux et duveteux habituellement réservé aux pulls et manteaux. Elle a aussi conçu un vêtement qui, de loin, a des allures de veste de smoking en laine ; il s’agit d’un cache-coeur déstructuré taillé dans un lycra élastique et waterproof utilisé pour les maillots de bain. Toutes ses silhouettes sont monochromes.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Inspirée d’abord par Mark Rothko, la collection Elie Saab est vouée comme son œuvre à la couleur : ici rouge profond et vert empire sculptent l’allure. Chaque nuance est prétexte à recourir à une déclinaison de lignes asymétriques qui rappellent celles structurées des années 50’-60’. Chaque modèle s’apparente à une modulation de pigments : rose peau, rouge pourpré, vert forêt s’étirent jusque dans un noir profond. L’imprimé se dévoile comme un tapis de fleurs sombres, d’inspiration romantique. Dégradées ton sur ton, les silhouettes évoluent dans des jeux de matières précieuses : ici, un manteau de fourrure diapré et structuré, là, un jeu de paillettes brodées parsème une robe. De jour, les coupes sont courtes et graphiques : des fentes verticales entaillent corsage et épaules ; d’autres, encadrent les hanches. Elie Saab a aussi imaginé une nouvelle gamme d’accessoires : vison, crocodile et cuir tendre composent ainsi les sacs..
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
(MIGUEL MEDINA / AFP)
(MIGUEL MEDINA / AFP)
(BERTRAND GUAY / AFP)
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