Défilés parisiens : une 1ère journée consacrée aux jeunes créateurs
Coup de coeur pour Anthony Vaccarello avec une collection aux lignes afutées
Le styliste -lauréat en 2011 du prix de l'Andam destiné à soutenir les jeunes créateurs- a retrouvé les bords de Seine et la Cité de la mode où il avait offert un défilé ultra-sexy la saison dernière, avec des robes mini-mini aux lignes graphiques Art Déco. Le créateur belge a présenté une troisième collection de mini-robes en lamé aux découpes audacieuses et de pantalons ajustés dans un profond satin bleu nuit. Une collection, bien construite, aux lignes tout aussi graphiques que la dernière qui mixte l'esprit du costume masculin traditionnel à une féminité assumée. On aime particulièrement l'attention donnée aux détails tels que les système d'accroche par agrafes ainsi que la ligne de chaussures conçue par Giuseppe Zanotti pour le défilé.
Fatima Lopes a ouvert le bal. La créatrice portugaise a proposé une collection aux silhouettes ultra-graphiques. La taille est marquée, les épaules sont étriquées. Robes « seconde peau » nude, pantalons drapés rouge sang, vestes multi-matières noir et bordeaux : les couleurs unies se mêlent à des imprimés floraux d’inspiration japonisante. Cheveux nattés, lèvres et ongles rouge vermillon et bibis sur le haut du crâne, les mannequins ont défilé au rythme de la partition de la violloncelliste Julie Sevilla Fraysse qui a joué en direct.
Dans une petite galerie du Marais, Alice Lemoine exposait sa propre griffe Le Moine Tricote. « D’habitude, les collections tout en maille sont marginales mais là, c’est l’occasion de rendre son prestige au tricot », expliquait-elle au milieu de ses créations. La créatrice explique son amour de la maille par « son élasticité, son confort et une large place à la créativité ». Les gilets, jupes et robes aux tonalités automnales -beige, marron, gris et noir- sont tricotés à la main et très élaborées. Portant l'un de ses tricots, noir ajouré, la styliste de 26 ans a présenté une dizaine de modèles aux couleurs "assez terreuses". "Quand j'ai commencé, je ne faisais que du très sombre. Mon noir, c'est le marron. Mais je m'ouvre un peu aux couleurs", explique cette Parisienne d'origine bordelaise, qui a fait une école de mode au Japon et collaboré avec le créateur américain Rick Owens. "Avec les matières sèches, on voit davantage le travail mais j'ai aussi travaillé en mohair et angora pour la douceur. Je voudrais qu'on ait envie de porter mes pulls dès le saut du lit et tout le reste de la journée", ajoute-t-elle.
La 3e collection signée par Corrado de Biase proposait une incursion dans le modernisme des années 20 (proportions) en se projetant dans des transgressions londoniennes d'inspiration 70 (matières et teintes). On a noté des vestes matelassées waterproof d'inspiration barbour, des clous détournés en boutons et de longues chemises à plastrons emprisonnées dans du Nylon cristallin et les motifs floraux métallisés.
Premier défilé du Cédric Charlier depuis son départ de la marque Cacharel à l'automne 2011. Le styliste Belge de 33 ans accueillait chaque invité, un à un, à l'entrée du lycée où il a présenté une collection sobre et élégante, dans des couleurs sombres, surlignées d'accessoires ou de détails en cuivré rose. "L'idée était de jouer sur des matières masculines presque inertes et les rendre très féminines à travers la coupe", a-t-il expliqué. Les manteaux mats s'égaient de boutons ou de zips cuivrés en biais, laissant place à des ensembles en faux cuir ou vinyle, olive, marine ou aubergine. "La liberté d'expression totale, c'est toujours un risque. Définir son propre style, ça demande de chercher très loin au fond de soi, pas toujours facile mais très intéressant", commente-t-il.
Egalement sur les podiums cette 1re journée: MOON YOUNG HEE, AGANOVICH, JULIEN DAVID et STEFFIE CHRISTIAENS.
A suivre la 2e journée : DEVASTEE, DAMIR DOMA, GUY LAROCHE, NICOLAS ANDREAS TARALIS, LIMI FEU, DRIES VAN NOTEN, FELIPE OLIVEIRA BAPTISTA, ROCHAS, GARETH PUGH, PEACHOO KREJBERG, RUE DU MAIL, et MUGLER.
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