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Diaporama : une New York Fashion week hiver 2017-18 engagée et généreuse

Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Retour en images sur la New York Fashion week féminine hiver 2017-18. Du 9 au 17 février 2017, le milieu de la mode s'est réveillé et a défendu ses valeurs : les bandanas blancs symboles d'unité et de fraternité, la politique en réaction à l'administration Trump, la rondeur, la maladie, le handicap et le voile islamique... Londres prend le relais jusqu'au 21 février 2017.

Swan Gallet/WWD/Shutter/SIPA

  (Spaulding/WWD/Shutterst/SIPA)
Le belge Raf Simons a dĂ©voilĂ© sa premiĂšre collection Calvin Klein rendant hommage Ă  la diversitĂ© de l'AmĂ©rique. Le crĂ©ateur flamand de 49 ans, considĂ©rĂ© comme l'un des plus douĂ©s de sa gĂ©nĂ©ration, a multipliĂ© les rĂ©fĂ©rences au contexte politique tendu qui prĂ©vaut en AmĂ©rique comme en Europe. Il a Ă©voquĂ© le bandana blanc arborĂ© en signe de tolĂ©rance et d'unitĂ© par des invitĂ©s, auxquels Calvin Klein avait fait livrer des bandanas pour les encourager Ă  les porter jusqu'Ă  la chanson de David Bowie "This is not America", diffusĂ© Ă  la clĂŽture du dĂ©filĂ©. Dans les notes distribuĂ©es aux invitĂ©s, il a soulignĂ© avoir voulu rendre hommage Ă  l'AmĂ©rique oĂč il vit dĂ©sormais, loin des allers-retours entre Paris et Anvers auxquels il s'Ă©tait habituĂ© chez Dior. "Tous ces gens diffĂ©rents avec des styles diffĂ©rents, des codes d'habillement diffĂ©rents, c'est l'avenir, le passĂ©, l'Art DĂ©co, la ville, l'Ouest amĂ©ricain... c'est toutes ces choses-lĂ , et aucune Ă  la fois. Il n'y a pas une seule Ă©poque, une seule chose, un seul look. C'est le brassage de tous ces personnages et de tous ces individus, exactement comme l'AmĂ©rique. C'est toute la beautĂ© et l'Ă©motion de l'AmĂ©rique". Le tout dans un dĂ©cor crĂ©Ă© par l'artiste amĂ©ricain Sterling Ruby, exposĂ© au MoMA ou au musĂ©e Guggenheim. 
 (Angela Weiss / AFP)
La créatrice chinoise Taoray Wang  a accueilli, à l'occasion de son défilé, la plus jeune fille de Donald Trump, Tiffany, qu'elle a déjà habillée, sans état d'ùme malgré des appels au boycottage. La collection était un mélange de sobriété, avec des piÚces classiques de couleur souvent sombre et unie, et de modernité avec un travail sur les longueurs et les coupes. La touche féminine était accentuée par la présence de cuissardes et de hauts de dentelle transparente portés sous des piÚces plus formelles. La collection était inspirée du théùtre chinois contemporain et son interprétation des figures de la dynastie Qing, la derniÚre dynastie impériale de Chine. Interrogée sur sa collaboration avec Tiffany Trump, la couturiÚre de Shanghai a assuré que ses clientes, essentiellement chinoises pour l'instant, en étaient ravies.
 (Onoda/WWD/Shutterstock/SIPA)
C'est une collection trĂšs incarnĂ©e, Ă  forte personnalitĂ©, qu'a prĂ©sentĂ©e le couturier français Joseph Altuzarra, autour du thĂšme du pouvoir, inspirĂ© par le personnage de Lady Macbeth. L'intrigante inventĂ©e par William Shakespeare a servi de base Ă  celui qui frĂ©quente la Fashion week de New York depuis 2008, de mĂȘme que la peinture nord-europĂ©enne de la Renaissance, a-t-il expliquĂ©. Outre l'ambition et le pouvoir, apparents chez Lady Macbeth comme chez la noblesse reprĂ©sentĂ©e par les grands peintres de la Renaissance, le designer Ă©tait aussi intĂ©ressĂ© par les visages multiples de ces femmes, Ă©galement vulnĂ©rables. "Nous voulions quelque chose qui soit en retenue, trĂšs habillĂ©" mais qui dĂ©gage aussi de "l'Ă©motion", a expliquĂ© Joseph Altuzarra. Ce mĂ©lange de formalisme et de puissance Ă©tait Ă  l'oeuvre sur les manteaux et capes. Ils combinaient laine, col imposant, souvent en fourrure, et une multitude de perles et boutons.
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Combinaisons en Nylon aux allures de Star Trek, patchĂ©es de cuir pour une touche d'art urbain : le D.A. de Lacoste, Felipe Oliveira Baptista, a choisi l'espace comme inspiration pour sa collection. "En des pĂ©riodes comme celle-ci" oĂč "ce n'est pas si facile au quotidien", "c'est bien de regarder Ă  nouveau vers l'avenir, d'en chercher les aspects positifs et de se projeter en avant", a expliquĂ© le designer d'origine portugaise, qui renouvelle le style de la marque au Crocodile depuis 10 ans. Pour sa collection hommes/femmes, il explique avoir "fait une sorte de voyage cosmique" en allant jusqu'au musĂ©e de l'Espace de Moscou "pour regarder dans le dĂ©tail les vaisseaux spatiaux". Il s'est aussi inspirĂ© de ce monde de l'aviation dans lequel il a baignĂ© enfant avec un pĂšre pilote, et qui a aussi marquĂ© la fin de la carriĂšre de RenĂ© Lacoste, le champion de tennis qui lança la marque en 1933. Felipe Oliveira est revenu de Russie avec des crĂ©ations qui remettent Ă  l'honneur toutes sortes de Nylon mais lavĂ©es et travaillĂ©es pour garder le confort dont se targue la marque icĂŽne du sportif chic.Les couleurs sont tout en contrastes, du bleu mĂ©tallisĂ© et ocre-orange aux beige, lilas, kaki. Et le polo Lacoste, icĂŽne et valeur sĂ»re du groupe depuis sa crĂ©ation il y a 84 ans ? Il Ă©tait aussi au dĂ©filĂ©, assure Felipe Oliveira mais discret cette fois, portĂ© sous les chemises ou les combinaisons.
 (Slaven Vlasic / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
Le créateur néerlandais Sander Lak pour sa marque Sies Marjan a offert une collection trÚs colorée aux formes savantes. Ce n'est que la troisiÚme cuvée de l'ancien collaborateur du Belge Dries Van Noten, qui s'est lancé en février 2016. "Je trouve ça trÚs limitant d'avoir un mood board (collage d'images et de tous les éléments qui inspirent le créateur), une muse et une inspiration", a-t-il expliqué. Il a donc opté pour un processus plus organique moins formel. "J'aime cette idée de laisser les matiÚres, les couleurs et mon équipe décider de la direction que nous prenons", s'enthousiasme-t-il. Sander Lak voit dans cette livraison un mélange d'"opulence" et d'"aisance", évident dans ces robes et jupes, à la fois glamour et hyper féminines mais qui laissent aussi le corps libre de ses mouvements. Le choix de matiÚres telles que la soie contribue à cette impression de départ trÚs tapis rouge, tandis que des fermetures éclair et des boutons pressions dénotent un cÎté pratique, fonctionnel et moderne. 
 (PHOTOSHOT/MAXPPP)
La marque française de prĂȘt-Ă -porter Zadig et Voltaire a fĂȘtĂ© ses 20 ans lors d'un dĂ©filĂ© dĂ©localisĂ©, pour la premiĂšre fois, Ă  New York, avec une collection hommage aux essentiels de la maison. CrĂ©Ă©e en 1997 par Thierry Gillier, elle est devenue l'une des marques qui comptent dans le prĂȘt-Ă -porter haut de gamme avec son esprit rock chic.Cette marque a aussi dĂ©veloppĂ© une gamme d'accessoires qui ont contribuĂ© Ă  forger l'identitĂ© de la maison. Pour cet anniversaire, "j'avais envie de piquer l'Ă©nergie new-yorkaise, cette jeunesse et cette nonchalance un peu sport chic qui ressemble tellement Ă  notre univers", a expliquĂ© la directrice de la crĂ©ation, Cecilia Bönström ancien mannequin qui a pris la tĂȘte de la collection en 2006. En pleine expansion, la marque "voulait aussi avoir une visibilitĂ© internationale" Ă  l'occasion de cet Ă©vĂ©nement, dit-elle, avec un marchĂ© amĂ©ricain qui devient "de plus en plus important". La griffe inspirĂ©e de l'Ă©crivain et philosophe des LumiĂšres l'a voulue articulĂ©e autour de ses quatre "piliers", selon le terme de Cecilia Bönström : la maille, le cuir, le "thĂšme militaire" et la lingerie. Autre grand classique de la marque, on retrouvait les inscriptions de grande taille sur des pulls ou des robes.
 (Gallet/WWD/Shutter/SIPA)
Depuis ses dĂ©buts, la collection Moncler Grenoble est prĂ©sentĂ©e Ă  NYC et pour l’A/H 2017, le thĂšme est la rencontre entre l’imaginaire et la technologie, racontĂ©e comme une allĂ©gorie. C’est le temps qui s’arrĂȘte dans une sorte de pause hivernale poĂ©tique. 
 (Angela Weiss / AFP)
Ralph Lauren a une fois encore montrĂ© son sens du chic raffinĂ© avec un dĂ©filĂ© Ă  l'ambiance intimiste. Le crĂ©ateur, qui incarne mieux que d'autres l'essence du style amĂ©ricain chic et moderne, avait couvert les murs de sa boutique de Madison Avenue d'orchidĂ©es blanches, du sol au plafond. L'ambiance Ă©tait au repos et Ă  l'intimitĂ©, avec un fond sonore de chants d'oiseaux. Les couleurs Ă©taient bronze, dorĂ© ou jaune pĂąle, les sandales en peau de serpent, les sacs aux motifs animaliers. Les textures allaient de la soie Ă  l'osier, et les tenues de la combinaison aux robes dĂ©nudant une Ă©paule, des vestes de coupe tailleur classique aux pantalons de motard Ă  tirettes. La saison derniĂšre, Ralph Lauren s'est mis Ă  offrir ses vĂȘtements Ă  la vente immĂ©diatement.
 (Angela Weiss / AFP)
Les NĂ©erlandais de Maison the Faux s'en sont pris aux codes du dĂ©filĂ©. Pour cette 7e collection en 3 ans, il a beaucoup Ă©tĂ© question d'ordures : des bennes recouvertes de fleurs et roulĂ©es par les mannequins et des sacs poubelles dĂ©posĂ©s ou jetĂ©s au pied des photographes. Jori Suk et Tessa de Boer, habillĂ©s en Ă©boueurs, sont mĂȘme venus balayer la scĂšne aprĂšs le dĂ©filĂ©. Bien que nombre de crĂ©ateurs s'interrogent sur l'avenir du dĂ©filĂ© et lui prĂ©fĂšrent parfois d'autres formes, comme la prĂ©sentation ou l'exposition, Maison the Faux n'a pas cherchĂ©, par cette mise en scĂšne, Ă  le dĂ©lĂ©gitimer, assure Jori Suk. "Nous adorons le dĂ©filĂ©", explique-t-il. "Mais peut-ĂȘtre faut-il faire entendre une autre sonoritĂ© que celle de la perfection". La collection "Faux Cosmetic" se voulait une rĂ©flexion autour de la perfection apparente et de l'artifice. "Cette image est magnifique mais en mĂȘme temps tellement irrĂ©elle et inhumaine", ajoute Jori Suk. "La beautĂ© est aussi cachĂ©e dans les imperfections", insiste-t-il. Pour cette collection de sexe "neutre", ce qui signifie que tout peut ĂȘtre portĂ© par tout le monde, tous les mannequins, hommes et femmes, portaient des hauts talons et des cuissardes. Pour Jori Suk, "il est trĂšs important, Ă  une Ă©poque comme celle-ci, d'envoyer un message positif, de faire sourire les gens". "Et nous ne prĂ©sentons pas dans l'AmĂ©rique de Trump", dit-il "mais dans un endroit oĂč les gens peuvent ĂȘtre ce qu'ils ont envie d'ĂȘtre".
 (Banica/WWD/Shutterstock/SIPA)
La créatrice indonésienne Anniesa Hasibuan a fait du hijab sa marque de fabrique. Comme lors de sa premiÚre apparition à la Semaine de la mode new-yorkaise de septembre, tous ses mannequins portaient un voile, uniformément gris, couvrant les cheveux. Le reste de sa collection était en paillettes, en brillant, en volants argentés ou dorés, avec des robes, des capes ou des tuniques aux longues traßnes, couvertes de perles ou de broderies. La créatrice avait pour les castings lancé un appel aux mannequins immigrés de premiÚre ou deuxiÚme génération, afin de montrer que "la mode est pour tout le monde, qu'il y a de la beauté dans la diversité et la différence et qu'il ne faut pas en avoir peur", a-t-elle expliqué via une interprÚte. "La mode pour la paix et la mode universelle sont mes deux valeurs les plus chÚres", a-t-elle ajouté. Elle dit vouloir "faire entendre les belles voix des femmes musulmanes, la paix et les valeurs universelles que la mode peut apporter". Anniesa a un objectif ambitieux: habiller Kate Middleton, qui incarne selon elle mieux que d'autres "l'élégance" et "le personnage de reine".
 (Angela Weiss / AFP)
La plupart des dĂ©filĂ©s se dĂ©roulent dans des lieux choisis, aux dĂ©cors parfois grandioses, et peuvent coĂ»ter jusqu'Ă  250.000 dollars Ă  organiser, selon le crĂ©ateur Marc Jacobs. L'artiste Amanda Mehl n'avait pas ce genre de budget pour son premier dĂ©filĂ©. Alors elle l'a organisĂ© dans un car scolaire jaune, comme il en circule des centaines chaque jour Ă  New York. Et s'en est sortie, avec l'Ă©clairage, les radiateurs, les couvertures -et mĂȘme un petit sachet cadeau pour chaque invitĂ© avec une pomme et une brick de jus de fruits - pour 2.000 dollars Ă  peine. "Je pensais aussi que ce serait amusant, la collection va trĂšs bien avec ce genre d'ambiance enfantine rĂ©tro", a-t'elle indiquĂ©. "Ce sont des vĂȘtements pour les filles qui veulent s'amuser, a-t-elle ajoutĂ©. "J'aime l'attention, je veux que les gens m'arrĂȘtent et parlent de mes tenues mais ce sont des habits dans lesquels on se sent bien. Ils sont audacieux et amusants". Le car Ă©tait garĂ© tout prĂšs du QG de la Fashion week. Amanda Mehl a bien l'intention de ne pas s'arrĂȘter lĂ  et de continuer à faire des dĂ©filĂ©s. A nouveau dans un car? "Probablement pas", a-t-elle rĂ©pondu.
 (KENA BETANCUR / AFP)

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