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Emotion aux obsèques de Sonia Rykiel "une femme libre" et "un peu magicienne"

"Pionnière", "grande artiste", "séductrice", "grand-mère magique et magicienne"... Des hommages vibrants, émouvants et pleins d'humour ont été rendus jeudi à Sonia Rykiel lors des obsèques de cette figure de la mode parisienne, qui ont rassemblé des centaines de personnes au cimetière du Montparnasse.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Nathalie Rykiel, entourée de son frère et de ses filles, aux obsèques de sa mère, la créatrice de mode Sonia Rykiel, jeudi 1er septembre 2016.

De nombreuses personnalités réunies

L'assistance était réunie sous un soleil éclatant pour une cérémonie en plein air autour de la famille de la créatrice, décédée le 25 août à 86 ans.  Parmi elle, des personnalités du monde de la mode comme les stylistes Jean-Charles de Castelbajac et Alber Elbaz, la photographe Dominique Issermann, le PDG de Dior Sidney Toledano et la rédactrices de mode Suzy Menkes, la chroniqueuse télé Mademoiselle Agnès, mais aussi de la politique comme l'ancien Premier ministre Lionel Jospin.

La cérémonie, célébrée par le rabbin Delphine Horvilleur, a commencé par la diffusion d'un morceau composé par le fils de la créatrice, Jean-Philippe, musicien, et s'est achevée par un émouvant hommage de sa fille Nathalie, elle-même femme de mode.

L'hommage bouleversant de sa fille Nathalie

"Etre ta fille, la grande aventure de ma vie", a déclaré Nathalie Rykiel, qui a longtemps travaillé aux côtés de sa mère, rendant hommage à "une icône, une légende, une pionnière, une couturière qui marquera l'époque, une femme libre, engagée, généreuse, un symbole pour des générations de femmes". Elle a aussi évoqué "la maladie redoutée" qui a emporté sa mère, qu'elle avait surnommée "P de P", "Putain de Parkinson".

"J'ai perdu ma mère, ma moitié (...) Avec toi, j'ai vécu le plus beau, j'ai connu le plus dur. J'ai été ta fille, ta meilleure amie, ta confidente, ta partenaire, ton bouclier, ton double, ton jour et ta nuit, ta nurse et ta mère, et toi pareillement pour moi". "Viens, maman, mets tes talons les plus hauts, tes chaussures les plus rouges, viens, on dansera maintenant", a-t-elle conclu, avant que ne retentisse le violon de Renaud Capuçon. Les trois petites filles de Sonia Rykiel ont évoqué avec émotion leurs souvenirs d'une "grand-mère magique et un peu magicienne".

"Je l'admirais, elle m'estimait", a résumé Lionel Jospin

L'ancien Premier ministre Lionel Jospin a exprimé "l'amitié affectueuse" qui le liait à cette reine de la maille, figure de Saint-Germain-des-Prés: "Je l'admirais, elle m'estimait". Il a rappelé avec humour un article de Vogue des années 70 décrivant le "style Lionel Jospin" comme "n'importe quoi": "Je peux dire que la rencontre avec l'univers de Sonia Rykiel a contribué à me dégrossir et à m'initier à l'art du vêtement", a-t-il dit. L'ex-chef du gouvernement s'est aussi souvenu d'un "vêtement d'intérieur de velours noir" signé Sonia Rykiel qu'il a "usé jusqu'à la corde tellement il était doux!"

L'historien de la mode Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, a salué une "pionnière du prêt-à-porter aux ambitions démocratiques", qui "en plus de quarante années de collections, n'a imité et répété qu'elle-même". Il a rappelé qu'elle avait "déconstruit les idées que la haute couture de l'époque manipulait avec trop d'aristocratie, évinçant les ourlets, les pinces, retournant les vêtements, les ossatures vestimentaires, sublimant le non-fini".

"Elle rajoutait des bouches sur les robes parce qu'elle aimait manger, et embrasser et mentir", a lancé le journaliste Loïc Prigent, affirmant aussi que Sonia Rykiel "enrageait de ne pas avoir eu l'idée de faire clignoter la Tour Eiffel la nuit".

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