Exit la jeune fêtarde en mini-robe du soir, retour à l'élégance décontractée et au chic minimaliste de Chloé
Pour l'automne-hiver 2019-20, les jeans slim se portent avec des cuissardes sous des manteaux longs. Pour une touche disco, un cardigan doré par ci, une veste noire à paillettes par là. La robe noire devient longue et fluide. Pas un morceau de peau n'est dévoilé. Les yeux sont cachés par des lunettes noires.
La maison a envoyé en guise d'invitation pour ce défilé un livre contenant des posters de couleur. Gris argenté, miel, mauve, lie de vin, doré, tabac : une palette dans laquelle on reconnaît les codes Celine, mais pas ceux de Hedi Slimane. Roi du noir, de la ligne acérée et de l'esthétique rock qu'il avait cultivés chez Dior et Saint Laurent, le styliste qui vient d'être désigné par le magazine Vanity Fair "le Français le plus influent du monde" avait pourtant déclaré en prenant les rênes de Celine qu'il poursuivait "obsessionnellement une allure, une silhouette" et n'était pas là pour "imiter" ses prédécesseurs.
"Exagérations de puritantisme"
Le créateur avait répondu à ces attaques : "L'esprit du défilé était léger et joyeux mais la légèreté et l'insouciance en mode sont aujourd'hui remises en question. J'ai déjà vécu cela chez Saint Laurent. Il y a la politique, les conflits d'intérêts et les coteries, une posture prévisible mais aussi des exagérations stupéfiantes de conservatisme et de puritanisme".
Cette collection automne-hiver 2019-20 est une réponse aux détracteurs d'Hedi Slimane qui lui reprochaient de ne pas se renouveler. D'autres estimaient cependant que son style très reconnaissable était la clé du succès du styliste, l'un des plus influents de sa génération et la raison pour laquelle le groupe LVMH l'a embauché en espérant faire grimper les ventes. "Les gens qui critiquent Slimane ne comprennent pas qu'il existe une catégorie de clients qui le suivent de marque en marque. Alors il peut faire ce qu'il veut", estime Mikelle Street, chroniqueur de mode américain.
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