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Fashion Week à Paris : visite des ateliers de la maison Schiaparelli

Le 3 janvier, Schiaparelli a intégré le cercle très fermé des maisons de haute couture. Pendant cette Fashion Week parisienne, petite visite des ateliers historiques de cette maison créée dans les années 1930.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Défilé Schiparelli, le 4 juillet 2016 à Paris. (HENDRIK BALLHAUSEN / DPA)

Les défilés de haute couture s'enchaînent à Paris jusqu'au 26 janvier. Les plus grandes maisons présentent leur collection printemps-été 2017. Pour Schiaparelli, nouvellement intégrée dans le club des maisons de haute couture par la Fédération française de la couture, l'épreuve du feu est lundi 23 janvier. 

Un atelier en plein Paris des années 1930

L'adresse des ateliers de Schiaparelli est somptueuse. C'est au 21 place Vendôme, à Paris, entre le très chic hôtel Ritz et la boutique Cartier, qu'Elsa Schiaparelli s'installe pendant l'entre-deux-guerres. La créatrice de mode italienne, audacieuse et inattendue, est la grande rivale de Coco Chanel jusqu'au jour où tout disparaît pendant 60 ans. C'est un milliardaire, lui aussi italien, qui décide de la ressusciter, le patron de Tod's, Diego Della Valle. Il rachète Schiaparelli en 2007.


Dans les ateliers, nichés sous les toits, on retrouve aujourd'hui un savoir-faire historique. Le travail sur le plissé d'une robe qui demande plus d'une centaine d'heures de travail. La broderie d'un cadenas, un motif emblématique de la maison que peaufine Eve Marie Boinay. " Le cadenas, le homard et le cœur sont trois symboles très forts de la maison Schiaparelli. C'est d'ailleurs ce qui fait sa caractéristique, explique la couturière. Ils peuvent être cachés alors c'est un peu une chasse au trésor."

Elsa Schiaparelli, jamais très loin 

Dans les années 1930, juste après sa création, la maison a compté jusqu'à plus de 700 employés. Aujourd'hui, ils sont trente. Sandrine est la seconde de l'atelier. "Cette maison avait un passé très riche, souligne Sandrine. J'étais très curieuse de découvrir cette histoire (...) et Elsa, pour son excentricité, incroyable pour l'époque."

Près de 90 ans après la création de la griffe, on parle encore d'Elsa. Comme si la créatrice de la maison était encore là, dans l'atelier, à souffler ses idées. Quelques-uns de ses meubles et de ses portraits ont retrouvé leur place dans le salon-boutique. Elsa a connu tous les artistes de son époque : Man Ray, Marcel Duchamp, Dali, Giacometti, Cocteau jusqu'à Warhol.

Elsa Schiaparelli, en mars 1933. (AFP)

"On bénéficie vraiment d'un héritage très glorieux, raconte Alain Zaugg, le premier d'atelier. C'est sûr que dans la mode, le nom, la marque Schiaparelli, est encore très présente. Nous on a essayé de voir un maximum de modèle d'origine. Mais on s'est vite rendu compte (...) que la silhouette de 2016 n'est pas la même qu'en 1920."

Il faut retrouver l'audace d'Elsa dans quelque chose d'actuel.

Alain Zaugg, Premier d'atelier chez Schiaparelli

à franceinfo

En 2016 justement, le défilé Schiaparelli est né de l'imagination d'un Français, Bertrand Guyon, directeur du Style pour le prêt à porter de luxe et la haute couture. Il dessine tous les modèles. Crayons de couleurs toujours à portée de mains dans un bureau modeste sous les combles. Un espace qu'il n'a pas voulu quitter, même pour plus grand. 

Il a fallu tout reconstruire après 60 ans d'inactivité

Bertrand Guyon, Directeur du Style pour les collections haute couture et prêt-à-couture

à franceinfo

Ne pas rester une maison de "niche"

"Nous ne sommes plus en 1927, ou en 1935, quand elle a ouvert sa maison ici place Vendôme, explique Bertrand Guyon. Mais il faut traduire son esprit. (...) Beaucoup de liberté, de la fantaisie, de l'humour. Le grand chic qui existe encore aujourd'hui." 

Et Bertrand Guyon rêve d'ouverture prochaine de points de vente et de boutiques. Les premières clientes sont attendues place Vendôme
ou sur les réseaux sociaux, parce que la maison Schiaparelli est maintenant bien ancrée dans le XXIe siècle.

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