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Fashion week de Milan : trois drones filment le défilé Fendi

Lors des fashions week, marques installées et jeunes stylistes rivalisent d'ingéniosité pour montrer leur défilé. Grâce aux réseaux sociaux et à internet, ils sont, désormais, accessibles au plus grand nombre car diffusés en direct en streaming. A la semaine de la mode de Milan, chez Fendi, trois drones ont vrombi au-dessus du podium où les mannequins présentaient l'automne-hiver 2014-15.
Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Fendi pap ah 2014-2015, à Milan..
 (TIZIANA FABI)

"Ces drones nous permettent une fois encore d'être des pionniers et de nous projeter dans le futur", a expliqué Pietro Beccari. Selon les spécialistes des nouvelles tendances, le développement des drones reflète l'attrait de l'industrie de la mode pour l'innovation technologique. Le président de Fendi a souligné que les séquences tournées par les drones, en direct streaming sur le site de Fendi ainsi que sur les réseaux sociaux, allaient permettre "aux fans de se rendre compte à quoi ressemble un show, comme jamais on n'en a vu auparavant".

Cliquez pour voir la vidéo du défilé Fendi prise depuis 3 drônes

Fendi pap ah 2014-2015, à Milan
 (TIZIANA FABI / AFP)
Karl Lagerfeld joue plus que jamais sur les contrastes en mélangeant matières, styles, longueurs, registres et époques. Le défilé débute sur la planète terre. Les femmes s'avancent en longs gants de cuir blanc, bottines à lacets et toques de fourrure, les fleurs à la boutonnière, tenant une petite peluche en vraie fourrure. Elles portent des manteaux à manches ballon arrondis aux hanches et des robes volumineuses en velours, feutre, loden et drap de laine, qui s'ouvrent sur le devant par un long zip et munies de maxi poches carrées en résille. Des bouts de fourrures rampent sur leurs vêtements. Au fur et à mesure, le vestiaire se métamorphose dans un style futuriste avec des tissus techniques et sportifs comme le mesh (tissu respirant à mailles), des nylons brillants. Soudain, l'on se retrouve projeté dans un monde intergalactique, une myriade de petits points colorées et paillettes étincelantes constellant blousons, robes et manteaux fourrées.
Prada pap ah 2014-2015, à Milan
 (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)
Les femmes de Miuccia Prada sortent en bottes colorées ou en sandales, à peine vêtues d'une combinaison transparente -en fait, une large tunique-tablier informe retenue par de fines bretelles- ou revêtant juste un pullover leur arrivant au ras des fesses, quand elles n'optent pas pour une robe à imprimés abstraits. Elles se protègent par de grandes vestes ou manteaux en laine grise aux coupes masculines galonnées d'or ou d'argent, ou bien en vieux cuir en peau de mouton retournée, le sac à main en bandoulière retenu par une chaine métallique au format géant. Rien n'est assez exagéré pour la femme Prada, jusqu'à emprunter la cravate de Monsieur pour l'enrouler autour du cou en écharpe ou en noeud Lavallière. Les poils aux couleurs flashy (rouge, violet, jaune) bouclés ou fins et longs, sont partout : sur les larges cols et les revers des vestes, encadrant les maxi poches, sillonnant les coutures du vêtement.
              
Pour Max Mara, Laura Lusuardi s'inspire des brumes Londoniennes. Elle mélange les traditionnelles étoffes anglaises et écossaises de la garde-robe masculine pour composer des manteaux et vestes patchwork oversize dans des tons sombres à porter avec des chandails en grosse laine. En guise de ceinture, une cravate d'homme. Le gilet est la pièce maîtresse. Transformé en veste d'homme ou caban sans manches, il se superpose à un manteau ou se porte sur un pull, et va jusqu'à apparaître en trompe l'oeil sur le devant d'une veste. Il est proposé aussi en version doudoune, dans des dimensions extra-larges très masculines. Les jupes serrées descendent jusqu'aux mollets. Tous les looks se dédoublent en une matière et couleur différente côté recto et côté verso.
Just Cavalli pap ah 2014-2015, à Milan
 (FILIPPO MONTEFORTE / AFP)
Pour sa ligne jeune Just Cavalli, Roberto Cavalli est retourné à Florence, sa ville natale, reprenant dans ses imprimés les couleurs et striures des marbres des églises, les motifs fleuris des tapisseries Renaissance sans oublier les statues et les peintures, qui font la renommée de la capitale toscane. Tout se mêle et se superpose avec légèreté sur des pantalons moulants, des robes asymétriques en soie, des pulls jacquard, des tops en satin, des vestes-manteaux. De longues franges en cuir balayent le sol au bout d'un sac, sur les côtés d'un pantalon doré ou derrière des cuissardes en daim colorées. Des anneaux métalliques hublot reviennent comme un leitmotiv dans la collection, décorant un sac, aérant un manteau, ou en guise de boucles dans les ceintures.

Adulé par les fashionistas, coqueluche des rédactrices de mode et des pop stars américaines comme Jennifer Lopez ou Madonna, le styliste sicilien Fausto Puglisi, découvert par Dolce&Gabbana en 2010, est l'étoile montante de la mode italienne. Adepte d'une mode sensuelle et baroque, le créateur de 37 ans, styliste d'Emanuel Ungaro depuis un an, présente à Milan sa ligne de prêt-à-porter féminin depuis deux saisons. "Mon univers puise à la fois dans la couture italienne, le savoir-faire méditerranéen et la contre-culture américaine. Mes collections sont toutes fabriquées en Italie auprès d'artisans, chacun spécialisé dans son domaine, des bijoux aux broderies, aux imprimés.... J'aime mélanger l'élément rock à la culture. Ma dernière collection, par exemple, s'inspire des ballets russes. J'aime tout ce qui est beau" explique le créateur.
 
Moschino pap ah 2014-2015, à Milan
 (Antonio Calanni/AP/SIPA)
En marge de la fashion week, de jeunes stylistes cherchent à se faire connaître
 
Alors que les grands noms ont envahi les passerelles, de jeunes stylistes, sélectionnés par le magazine Vogue Italia, tentent de se tailler une place aux côtés des plus grands. "Les choses sont vraiment en train de changer", a confié la directrice éditoriale de Vogue Italia, Franca Sozzani, pendant un défilé où 11 jeunes couturiers ont présenté leur travail. Milan produit un "grand nombre de jeunes stylistes", assure la journaliste. Une initiative saluée par la présidente de la Chambre nationale de la mode, la Britannique Jane Reeve, qui soulignait récemment vouloir "faire plus de place aux jeunes, travailler sur le calendrier". Lors de la soirée de lancement de la Fashion week milanaise, ils ont côtoyé leurs illustres aînés: la D.A. de Gucci, Frida Giannini mais également Donatella Versace et Angela Missoni.

"Etre présente ici à la semaine de la mode de Milan, c'est vraiment un grand coup de pouce, c'est un super endroit pour montrer mon talent… », affirme Wadha Al-Hajri, originaire du Qatar, coiffée du voile traditionnel musulman. Ses jupes, ornées de moucharabiehs et de yeux "talisman", sont inspirées par son héritage arabe et sa passion pour l'architecture. Phyllis Taylor, dont les parents sont originaires du Ghana, a dessiné une collection colorée, dont les robes sont faites de tissus traditionnels africains, le "wax". La jeune femme s'est choisi comme nom de marque "Sika" (argent), le surnom donné à sa mère par les membres de sa famille au Ghana parce qu'elle leur envoyait de l'argent depuis la Grande-Bretagne. "Quand j'ai commencé, c'était difficile. Rien de tout cela n'existait sur le marché", confie la Britannique qui dessine elle-même ses motifs et fait tout produire au Ghana. Mais à présent ajoute-t-elle, "ces imprimés sont en train de devenir beaucoup plus courants dans les collections".
              
4 des 65 podiums sont consacrés aux stylistes dont c'est la première collection. Parmi eux, Martina Cella et Daniele Vigiani élèves de l’Institut Marangoni. L'école attire les étudiants étrangers, en particulier originaires d'Asie.

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