Fashion week : Dior revisite le savoir-faire tailleur, version rave party
La silhouette imaginée par le directeur artistique Kris Van Assche joue les contrastes : en haut, une veste ajustée aux manches trois quarts portée avec des gants de cuir. Le bas du corps est streetwear avec un pantalon large, style skater, court pour mettre en valeur des chaussettes de sport blanches et des sneakers. "Plutôt que d'accepter cette idée que le tailleur est sur le déclin, que les gens ont envie de porter des sweat-shirts et des jeans, je revendique un nouveau tailleur, qui peut parler aux jeunes", a expliqué à l'AFP le créateur belge, qui fête cette année ses dix ans à la tête de Dior homme. Sur les vestes, des fils colorés flottent pour un côté non fini et artisanal, comme un hommage au travail de l'atelier.
Présentée au son d'une techno assourdissante, la collection commence dans une ambiance gothique et new wave chère à Kris Van Assche, avec une palette de noir, rouge, blanc, avant de plonger dans une atmosphère de rave party des années 1990 où émergent des couleurs acidulées : turquoise, orange. "They should just let us rave" ("Qu'ils nous laissent aller en rave"), proclame un pull à l'effigie de Christian Dior, tandis qu'un logo "HARDIOR" revient de façon récurrente.
Candy boys
Le créateur a notamment été inspiré par les "candy boys", "des jeunes qui sortent toute la nuit et refusent de grandir et portent des nounours à la ceinture". "Le passage à l'âge adulte, je l'ai toujours trouvé très touchant, ce moment où les garçons deviennent des hommes mais s'accrochent quand même à certains rêves pour ne pas complètement se fondre dans un carcan".Kris Van Assche, qui n'a pour sa part "jamais été un raver", a collaboré avec l'artiste américain Dan Witz, dont les tableaux réalistes de mêlées d'hommes en plein pogo s'impriment sur un costume, un blouson, une parka.
"C'est une collection qui revendique un savoir-faire tailleur", poursuit le créateur, jugeant que "la mode masculine est dans un terrain un peu glissant: Il y a des grandes maisons qui ne défilent plus, des maisons qui mélangent l'homme et la femme, ça part un peu dans tous les sens.... Il y a un vrai moment de doute. Moi je ne doute pas, je sais très bien ce que Dior homme doit être".
Et les vêtements mixtes, très peu pour lui : "Il n'y a rien de plus joli qu'une fille qui s'habille dans des vêtements masculins, le contraste m'intéresse. Si les vêtements homme deviennent féminins, on perd ce contraste".
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