Fashion Week : Maria Grazia Chiuri, le New Look Dior féministe version british
L'artiste italienne, qui a pris un pseudonyme masculin Tomaso Binga pour mieux se faire entendre dans le monde de l'art, donne le coup d'envoi en déclarant en italien : "En tant que femmes et féministes nous devons nous gérer nous-mêmes et cette révolte sera notre victoire silencieuse". Elle est flanquée de deux mannequins en T-shirt sérigraphiés sur lesquels il est écrit "Sisterhood global" et "Sisterhood is Powerful" en hommage aux oeuvres de la féministe américaine Robin Morgan qui célèbrent le concept de sororité.
"La mode est un acte politique"
Un hommage aux liens qui unissaient Christian Dior avec la Grande-Bretagne
La créatrice revisite les années 1950, ces années d’après-guerre marquées par le New Look de Christian Dior. La collection rend hommage aux liens qui unissaient Christian Dior avec la Grande-Bretagne. Sa cliente, la princesse Margaret, avait porté en 1951 une robe Dior - plutôt que de faire appel à un couturier britannique - pour le portrait officiel signé Cecil Beaton à l'occasion de son 21e anniversaire. Pour réinterpréter les années 50 et le New Look, Maria Grazia Chiuri s'est inspirée du mouvement de Teddy Girls "qui a vécu ces années totalement différemment" en mélangeant des vêtements édouardiens avec des jeans et des blousons de cuir.Des silhouettes "moins bourgeoises"
La créatrice a allégé les silhouettes pour les rendre "moins bourgeoises" et remplacer les tissus lourds par des matières "techniques" pour une touche sportswear. "Les femmes modernes doivent pouvoir mettre ces vêtements dans une valise et voyager", dit-elle. Certaines longues jupes en toile de Jouy aux motifs tropicaux de palmiers sont ouvertes, d'autres plissées sont en denim ou en résille ou transparentes et brodées. Cette nouvelle version de la toile de Jouy rappelle les créations de l’artiste Mario Schifano. Elle se décline sur une série de chemises et s’associe aux damiers et au vichy, rouge et noir ou noir et blanc. La taille est marquée avec des ceintures ou une sorte de corsets qui se portent le jour avec des T-shirt pour dédramatiser le look.
Le sportswear est très présent dans la collection. Le blouson en cuir noir d’Yves Saint Laurent pour Dior - hommage à la culture underground des années 1950-1960 et tout particulièrement aux "blousons noirs" français - est retravaillé par Maria Grazia Chiuri. Ces blousons noirs de motard sont réalisés avec des tissus innovants.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.