A la Fashion week masculine de Milan, la tendance est aux tissus recyclés et à la figure du berger
Samedi, au deuxième jour de la Fashion week de Milan, Dolce & Gabbana a réhabilité le terroir et la figure du berger tandis que Giorgio Armani a proposé une collection en tissus recyclés pour sa ligne Emporio.
La mode est une des industries les plus polluantes: elle est responsable de 20% des rejets d'eaux usées et de 10% des émissions de CO2 dans le monde. Alors, ces derniers temps, l'idée de développer des collections plus respectueuses de l'environnement est de plus en plus prégnante dans le monde de la mode. Vendredi soir, 50% de la collection présentée par la maison italienne Ermenegildo Zegna était ainsi composée de tissus recyclés.
Armani dit "oui" au recyclage
"I'm saying yes to recycling" ("Je dis oui au recyclage") : c'est précisément le slogan de la collection capsule d'Armani, baptisée R-EA pour Recycling-Emporio Armani. Cette collection mixte, très orientée sportswear et jouant sur les volumes, est réalisée à partir de matériaux recyclés, de laine et de denim regénérés et de coton biologique.
"Il faut sauvegarder le monde et la vie des futures générations", a déclaré devant la presse Giorgio Armani, 85 ans. "Parfois, l'industrie peut être très nocive pour la terre sur laquelle nous vivons. Nous cherchons à résoudre le problème en trouvant un équilibre entre les exigences industrielles et celle de respirer", a souligné le vétéran de la mode italienne.
En août, en amont du G7, 32 grands groupes du textile (Adidas, Capri Holdings, H&M, Gap, Kering, Nike, Prada...) avaient lancé une coalition pour réduire leur impact environnemental basée sur le volontariat, mais cette initiative avait été accueillie avec scepticisme par certaines ONG qui estiment qu'il faudrait revoir de manière globale le modèle de ce secteur.
Dolce et Gabbana réhabilite la figure du berger
De son côté, sur fond de photos en noir et blanc, le duo sicilien Domenico Dolce et Stefano Gabbana a offert aux fashionistas une plongée dans le monde des vieux métiers, du vannier au barbier, en passant par le berger, faisant même défiler un agneau dans les bras d'un mannequin.
L'hiver prochain, l'homme D&G, loin de l'excentricité de précédentes collections, revient aux sources, au terroir. Il porte des énormes pulls et écharpes en laine, des manteaux de berger à bouclettes, des vestes et pantalons en gros velours côtelé, ou en prince de galles.
Parmi les accessoires, le béret apparaît comme un indispensable chez D&G pour l'hiver prochain, tout comme il l'était chez Zegna la veille au soir ou chez N°21.
L'érotisme naturel de la maison N°21
Samedi matin, la maison italienne N°21 a présenté une collection élégante souhaitant véhiculer "un nouvel érotisme naturel" selon les mots de son directeur artistique Alessandro dell'Acqua, comme avec ces pulls qui laissent le dos complètement découvert. Les formes et tissus se veulent hybrides, et se déclinent majoritairement dans des teintes camel, grises ou kaki, avec, pendant des pantalons, deux longs galons.
La semaine de la mode hommes de Milan, qui s'est ouverte vendredi soir, se terminera mardi midi avec le poids-lourd Gucci, avant de passer le relais à Paris. Au programme de dimanche figurent notamment des défilés des maisons italiennes Salvatore Ferragamo et Prada.
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