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Fashion Week : Dior célèbre la femme dans un jardin reconstitué, dont tous les arbres seront replantés

La maison Dior a glorifié une femme indépendante avec un message environnemental fort lors de son défilé de la Fashion Week printemps-été 2020 à Paris.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Un modèle Christian Dior de la directrice artistique Maria Grazia Chiuri, lors de la Fashion Week parisienne de l'automne 2019. (IK ALDAMA / IK ALDAMA)

Maria Grazia Chiuri, directrice artistique italienne de Christian Dior, a dédié mardi 24 septembre sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2020 à Catherine Dior. Elle y a glorifié une femme Dior coiffée d’un chapeau de paille, chaussée en espadrilles, au milieu d’arbres qui seront ensuite replantés.

Sœur du grand couturier, héroïne de la Résistance torturée par la Gestapo et déportée, Catherine Dior a fait carrière dans les fleurs après la guerre comme grossiste aux Halles de Paris.

Miss Dior, cette femme indépendante

Au premier rang du défilé, on reconnaissait les actrices Jennifer Lawrence et Monica Bellucci avec sa nouvelle coupe de cheveux en carré court, la mannequin Karlie Kloss et l'influenceuse vedette Chiara Ferragni, venues admirer cette "jardinière moderne, une version contemporaine de Catherine Dior".

"Catherine n'a pas été oubliée. Mais elle a été surtout décrite comme une muse de M. Dior, moins comme une personnalité (...) Elle s'est occupée du jardin pour en quelque sorte oublier l'horreur qu'elle a vécue pendant la Seconde guerre mondiale", a déclaré à l'AFP Maria Grazia Chiuri.


Défilé prêt-à-porter Christian Dior, 24 septembre 2019.  (IK ALDAMA / IK ALDAMA)

Rendre hommage à Miss Dior, cette femme indépendante, plutôt connue pour avoir donné le nom au premier parfum de la maison et réfléchir sur le rôle du jardin qui va au-delà d'un décor, est une "autre manière de raconter l'héritage de Christian Dior" aujourd'hui, souligne la créatrice.

Robe longue bustier en raphia, espadrilles brodées, combinaisons et ensembles courts en jacquard de soie sauvage réinvesti de fil coupé portés sur une chemise classique bleu, jeans décolorés comme blanchis au soleil, boucles d'oreille en pierre légèrement arrondie en forme irrégulière : les pièces d'apparence brut cachent le raffinement qui distingue la maison.

Quelques robes sont faites en tissu sur lequel une artiste italienne applique les fleurs à même le textile pour qu'elles laissent leurs couleurs et leurs formes. Une technique qui permet d'obtenir un imprimé très naturel et délicat, jamais le même.

"Aujourd'hui, tout le monde est obsédé et veut que toutes les pièces soient pareilles, c'est une idée industrielle. Mais nous étions tellement fascinés, qu'on s'est dit, ok, nous pouvons prendre des risques", raconte Maria Grazia Chiuri.

Les chapeaux dessinés par le Britannique Stephen Jones sont inspirés par une photo récemment retrouvée d'un chapeau de Christian Dior que Catherine lui avait offert. "Ces chapeaux sont en quelque sorte comme l'ONU, une partie de la paille vient de l'Italie, l'autre des Philippines, une troisième de la France", raconte-t-il

"Recréer un jardin naturel"

Conçu en collaboration avec l'atelier de paysage contemporain Coloco, le cadre du défilé est pensé comme un jardin peuplé de 160 arbres provenant de différentes pépinières de France, d'Allemagne et d'Italie qui seront ensuite replantés sur plusieurs espaces à Paris.


Défilé prêt-à-porter Christian Dior, 24 septembre 2019.   (IK ALDAMA / IK ALDAMA)

"Nous devons trouver des solutions devant les questions que le monde nous pose. L'homme et la nature, nous devons trouver un moyen de vivre ensemble", souligne Maria Grazia Chiuri. "Nous considérons le jardin comme quelque chose que l'homme peut contrôler. L'idée était de recréer un jardin naturel, quelque chose de spontané". Pour elle, la créativité, telle qu'elle l'a apprise à l'école ne suffit plus si on n'est pas écoresponsable.

"Il y a un écho médiatique énorme autour d'un défilé de mode et on a vraiment voulu avec Maria Grazia réfléchir à comment l'utiliser pour que tout le monde soit conscient qu'il faut faire des choses", a déclaré Nicolas Bonnenfant de Coloco. "Les arbres, c'est symbolique ainsi que le recyclage de l'ensemble du décor. La parenthèse des années où l'on prenait et on jetait, c'est fini", a-t-il conclu.

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