Fashion Week masculine printemps-été 2025 : le dernier défilé émouvant de Dries Van Noten tout en brillance et légèreté
Pour son dernier défilé, Dries Van Noten a fait les choses en grand. C’est dans l'immense hangar désaffecté de l'usine Babcock à la Courneuve que le couturier belge a célébré sa 129e et dernière collection. Un lieu qu'il avait déjà utilisé en octobre 2004 pour fêter son cinquantième défilé. À l’entrée un immense cube lumineux diffuse les archives de ses anciens défilés. À 66 ans, celui qu’on surnomme le "maître flamand" a marqué le monde de la mode avec des collections éclectiques et audacieuses. Les imprimés en tout genre ainsi que le travail de transparence et de légèreté dans ses matières ont fait de lui un couturier à la fois exigeant et excentrique, depuis sa première collection en 1986.
Sur le podium recouvert de confettis argentés, les mannequins ont brillé dans des costumes oversize et des pantalons en organza, tout en transparence. Dries Van Noten a fait de cette matière une signature depuis les années 90, décennie où il crée les costumes de quelques ballets de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker comme Drumming (1998). Plus de 900 personnes étaient invitées dont de nombreux créateurs de mode venus saluer son travail comme Thom Browne, Diane Von Furstenberg, Glenn Martens le directeur artistique de Y/Project et Diesel, le chapelier Stephen Jones, Haider Ackermann ou Pierpaolo Piccioli. Venus Williams ou encore l'acteur Norman Reedus étaient également de la partie.
"Pas de début, pas de fin"
Cette dernière collection moins audacieuse que certaines qui ont marqué sa carrière, arrive comme une conclusion sobre et efficace, concluant 38 ans dans la mode. C'est le mannequin belge des années 90, Alain Gossuin, déjà présent pour le premier défilé de Dries Van Noten, qui a ouvert son dernier show. D'autres visages mémorables étaient également présents comme Karen Elson, Leon Dame, Kristen Owen ou Hanne Gaby Odiele, foulant le podium sur Moonage Dream, le titre de David Bowie. Les silhouettes tout en longueur avec une multitude de pardessus, de longs blazers et de trenchs croisés, poétisent un départ vers un autre horizon.
Au milieu de la sobriété de certains ensembles noirs, bleu marine ou marrons, des pièces se distinguent par leur brillance. Des vestes éclatantes avec leurs reflets nacrés, aux shorts et vestes argentés en passant par les trenchs colorés semblables à de la soie liquide, le créateur laisse une trace lumineuse et glorieuse.
Le défilé s’est clôturé par un salut en groupe de tous les mannequins, une sortie devenue un classique pour les shows de la marque. Après un bref salut de Dries Van Noten, le podium révèle une immense boule à facettes illuminant tout le hangar avec en fond, le hit disco de Donna Summer I Feel Love.
Le créateur a fait de la discrétion l’une de ses marques de fabrique. Intitulée "pas de début, pas de fin", cette collection marque la conclusion d’une ère. "Je sens qu'il est temps de laisser la place à une nouvelle génération de talents pour apporter leur vision à la griffe", avait écrit Dries Van Noten au printemps.
Les prochaines collections seront réalisées par l'équipe de son studio avec laquelle il travaille depuis des années. Dries van Noten faisait partie du groupe des "Six d'Anvers" (Dirk Bikkembergs, Ann Demeulemeester, Dirk Van Saene, Walter Van Beirendonck et Marina Yee), aujourd'hui encore synonyme d'avant-garde.
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