La Paris Fashion Week masculine a démarré dans un Paris touché par les grèves
La semaine du prêt-à-porter masculin pour l'automne-hiver 2020-21 a démarré le 14 janvier en fin d'après-midi pour six jours à Paris. Elle prend le relais de la semaine de la mode de Milan qui s'est achevée le matin même.
La capitale toujours touchée par les grèves des transports s'avère un casse-tête pour les organisateurs et le public. Suivre les Fashion Weeks, de plus en plus longues et intenses, relève d'un marathon et il n'est pas rare de croiser dans le métro journalistes ou mannequins courant d'un défilé à l'autre.
Or au premier jour de la PFW - malgré des améliorations dans les transports publics au 41e jour de la grève contre la réforme des retraites - plusieurs lignes et stations du métro parisien restaient fermées une bonne partie de la journée et bondées aux heures de pointe. Et le mouvement devrait se poursuivre.
La Fédération double ses navettes
"En raison des conditions de circulation à Paris", la Fédération de la haute couture et de la mode a prévu de doubler le nombre de navettes permettant de transporter les rédacteurs et rédactrices de mode sur les lieux des défilés disséminés en divers points de la capitale.
Le Belge Dries Van Noten dont le défilé a lieu le 16 janvier conseille, dans une note jointe à l'invitation, de prendre la ligne 1 du métro, automatique, qui n'est pas touchée par la grève.
Christophe Josse annule son défilé couture
Fait rare, une maison française a annulé son défilé prévu le 23 janvier pendant la semaine de la haute couture, suivant celle du prêt-à-porter masculin. "La maison Christophe Josse se trouve contrainte de ne pouvoir présenter sa collection couture printemps-été 2020", indique son communiqué expliquant que "de nombreux intervenants habitués à collaborer avec lui sur ses défilés, ayant par les troubles causés, provoqué des retards incompatibles à l’aboutissement et à la réalisation de celle-ci".
Une styliste de renom, sous couvert d'anonymat, a aussi pointé l'impact de la grève: "Il faut aux gens une heure ou plus pour se rendre au travail et traverser la ville à certains moments de la journée est un test pour votre patience. Tout cela s'ajoute à ce qui est, même dans le meilleur des cas, une situation extrêmement stressante".
Paris va-t-elle suivre les tendances observées à Milan ?
Nouveau tailoring revisité, gros lainages et pardessus XXL, cuir, matériaux recyclés et bottes... ont été les grandes tendances pour l'automne-hiver 2020-2021 vues à la semaine de la mode hommes de Milan, qui vient de s'achever. Les retrouverons-nous sur les podiums parisiens ? Ce n'était pas probant chez quatre jeunes créateurs au rendez-vous de la première journée de la PFW.
Avec abondance de clous, piercings et tatouages sur le crâne ou le torse nu, la marque chinoise Sankuanz a donné le coup d'envoi des défilés, dans l'esprit punk présent jusque dans les looks en costumes noir ou couleur rouille.
Les rappeurs américains de la côte ouest étaient nombreux à soutenir les débuts parisiens de Rhude, marque fondée par Rhuigi Villasenor né aux Philippines et qui vit à Los Angeles. Du streetwear, manteaux et costumes élégants et décontractés : le styliste a déclaré qu'il voulait créer des vêtements "pratiques" et "intemporels qui vivront à travers les âges et les tendances". Un concert de tambours japonais taiko a précédé le défilé.
Chez l'Américain Spencer Phipps basé à Paris, des mannequins costauds à l'allure de forestiers ont défilé accompagnés de chants d'oiseaux pour une collection dédiée à la protection de la forêt.
Aux sons de l'accordéon, le Français Alexandre Mattiussi a conclu la première journée avec un défilé mixte, chic et glamour faisant porter jupes, paillettes et longues chemises aux volants tantôt aux hommes tantôt aux femmes.
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