"Le noir associé au blanc est ici adressé comme signe d'espoir" : au Piccolo Teatro de Milan, le rideau s'est levé sur la collection automne-hiver 2021-22 de Valentino
Alors que les lieux de spectacles sont fermés en Italie à cause de la Covid-19, au Piccolo Teatro de Milan, les lumières se sont allumées pour la présentation en direct de la collection automne-hiver 2021-22 de Valentino.
Au Piccolo Teatro de Milan, la présentation en direct de la collection féminine automne-hiver 2021-22 de Valentino a constitué un acte fort - dans le sens théâtral comme dans le sens politique -, voulu par le directeur de création de la maison romaine. "Les défilés me manquent terriblement mais le fait d'avoir pu réanimer un théâtre comme nous l'avons fait aujourd'hui était d'une grande émotion".
Le 1er mars, sur la scène transformée en podium, Pierpaolo Piccioli a présenté une collection empreinte de romantisme et de sensualité tout en revendiquant une certaine radicalité. Sous sa direction, la garde-robe de Valentino se nourrit de son héritage mais sans nostalgie. "Je voulais proposer une nouvelle garde-robe avec des pièces qui contiennent en elles la culture de la couture, qui est notre ADN, sans tomber dans l'écueil de la nostalgie et proposer une nouvelle vision esthétique de la mode Valentino, fluide, sans frontières, sans distinction de genre, avec les mêmes pièces portées par des hommes ou des femmes", a déclaré le créateur après le défilé.
"Signe d'espoir"
Le geste radical du directeur de création de la maison romaine prend la forme d'une décision, d'une intervention presque programmatique, un acte qui détermine tout le reste.
"L'artiste Lucio Fontana disait : je coupe mes toiles pour créer de nouveaux espaces. J'ai voulu faire comme lui", a commenté le styliste qui semble s'emparer d'une immense paire de ciseaux pour couper dans la longueur et donner une nouvelle dimension aux vêtements. Les jupes plissées deviennent mini, les manteaux et les capes se raccourcissent. Les tissus sont ciselés - certains comme des filets - transformés en dentelles, ajourés : ici un pull en maille, là une robe en voile ou un manteau comme coupé au laser.
La palette est profondément noire sans jamais tomber dans la noirceur. Le noir dialogue avec des motifs, du carreaux, des pois et surtout avec le blanc. Interrogé par l'AFP à ce sujet le couturier répond : "le noir associé au blanc est ici adressé comme signe d'espoir, celui de retourner dans la rue, d'en finir avec le loungewear, de retourner dans la réalité de la vie avec une attention pour la mode, avec du style, pour une mode réelle et désirable. Je voulais proposer une garde-robe avec du sens pour toutes les personnes qui meurent d'envie de sortir de chez elles et de s'exprimer".
La chanteuse anglaise Cosima accompagnait de sa performance musicale le défilé, devant un parterre vide mais virtuellement rempli par les milliers de personnes qui suivaient la présentation en direct sur les réseaux sociaux, le site de la maison et la plateforme de la Fashion Week de Milan.
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