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Ouverture de la London Fashion Week dans un climat morose, avec Burberry et Tommy Hilfiger en tête d'affiche

A Londres, la semaine de la mode féminine automne-hiver 2020-21 s'ouvre dans un climat morose, entre répercussions économiques liées au coronavirus et inquiétudes dues au Brexit, même si des créateurs emblématiques comme Burberry et Tommy Hilfiger sont présents.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 3 min
Le défilé Ashley Williams automne-hiver 2020-21, à la Fashion Week Londres le 14 février 2020 (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

La Fashion Week de Londres a débuté ce 14 février pour cinq jours. Au programme 60 défilés présentant les collections féminines automne-hiver 2020-21, dont les très attendus Burberry et Tommy Hilfiger. La semaine de la mode sera aussi marquée par la remise d'un prix Karl Lagerfeld pour l'innovation décerné le 17 février, quasiment un an jour pour jour après la mort de cette icône de la mode.

Outre une participation chinoise réduite en raison de l'épidémie du coronavirus s'ajoutent les inquiétudes liées au Brexit. Le Royaume-Uni est sorti de l'Union européenne le 31 janvier, entrant dans une période de transition pendant laquelle le pays va négocier sa nouvelle relation commerciale avec les Européens, un enjeu clé pour l'industrie de la mode, très internationale. Pour la présidente du British Fashion Council. Stephanie Phair, il s'agit que "Londres reste ouverte".

Vivienne Westwood, Hussein Chalayan, JW Anderson et Victoria Beckham présents

Pendant les cinq jours de défilés, des figures de la mode britannique présentent leurs collections, dont les reines de la culture punk rock Vivienne Westwood et Pam Hogg. Aux côtés d'autres grands noms comme les Britanniques Hussein Chalayan, JW Anderson et Victoria Beckham, le Français Roland Mouret, la Serbe Roksanda Ilincic et Petar Petrov qui fait son entrée dans les défilés londoniens. Ce styliste bulgare d'origine ukrainienne a lancé sa marque à Vienne en 2009.

Ouvrant le bal des shows, Yuhan Wang, originaire de Weihai, en Chine, a présenté sa première collection solo, après être passée par l'incubateur de talents Fashion Week. Robes longues légères et fleuries, dentelle omniprésente, les silhouettes inspirées de l'ère victorienne sont romantiques et bohèmes, dans cette collection empreinte de mélancolie. 

Des modèles printemps-été 2020 du chinois Yuhan Wang à la London Fashion week, le 13 septembre 2019 (NIKLAS HALLE'N / AFP)

Matières renouvelables et artisanat local

De plus en plus de créateurs se préoccupent de l'impact de la mode sur l'environnement et choisissent d'utiliser des matières renouvelables et de soutenir l'artisanat local. Désertant la Fashion Week de New York, Tommy Hilfiger revient à Londres dans un show qui mettra l'accent sur le côté durable de ses créations. Une tendance qui se reflétera aussi dans les collections des Britanniques Mulberry, Johnstons of Elgin ou chez Phoebe English, qui se fait fort de tout produire en Angleterre.

La mode britannique tente de changer son image et valorise les bonnes pratiques du secteur dans une exposition consacrée à la "mode positive". Le 18 février, la jeune créatrice Rosh Mahtani, fondatrice de la marque de bijoux Alighieri, recevra le "prix Elizabeth II de la mode" récompensant son "approche éthique".

Pas suffisant pour les militants écologistes du mouvement Extinction Rebellion, qui réclament l'annulation de la Fashion Week prévue en septembre 2020 et des mesures urgentes, dénonçant l'"exploitation de la planète, des gens et des animaux" par l'industrie de la mode. Auteurs de plusieurs happenings marquants lors de précédentes semaines de la mode, ils prévoient de nouvelles actions.

Deux défilés ouverts au public

Ce week-end, la Fashion Week s'ouvrira en partie au public. Pour 162 euros minimum, les fashionistas ont pu acheter un ticket permettant d'assister au défilé des marques Temperley London samedi ou De La Vali dimanche. Si des pièces leur ont plu, ils pourront les acheter juste après le défilé dans des pop-ups dédiés. 

L'épidémie de coronavirus "préoccupe clairement l'industrie de la mode" 

Le British Fashion Council, l'organisme qui représente l'industrie de la mode britannique, s'attend à ce que le nombre de "médias et détaillants chinois soit considérablement réduit en raison des restrictions de voyage".

Pour atteindre les Chinois, plus gros consommateurs de luxe au monde, la directrice du BFC, Caroline Rush, a annoncé un partenariat avec le média en ligne Business of Fashion China qui relaiera communiqués de presse, images et vidéos des défilés. Par mesure de précaution, des nettoyages en profondeur du principal lieu de défilés seront organisés quotidiennement. 

L'épidémie de coronavirus "préoccupe clairement l'industrie de la mode", a dit Stephanie Phair, présidente du BFC. Burberry avait souligné au début du mois l'"impact négatif important" sur la demande de luxe en Chine, où la marque a dû fermer une vingtaine de boutiques. Toutefois, selon Stephanie Phair, "l'industrie de la mode a déjà été confrontée à des défis et c'est une industrie résiliente"

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