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Paris Fashion Week : Christelle Kocher et Marine Serre, deux stylistes françaises qui prônent "un nouveau départ"

Les deux créatrices, lauréates du prix ANDAM accompagnant les talents émergents, qui promeuvent l'inclusion, la diversité et l'écoresponsabilité, ont présenté des films symboliques dans le cadre de la semaine virtuelle du prêt-à-porter féminin automne-hiver 2021-22 à Paris.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Koché automne-hiver 2021-22 à la Paris Fashion Week, le 2 mars 2021 (GUILLAUME ROUJAS FOR KOCHÉ)

Après un an de pandémie, la Française Christelle Kocher voit dans la mode un "nouveau départ" avec des "choix radicaux" dans la façon de produire. Marine Serre promet, pour sa part, d'apporter de "l'écofuturisme" dans les rues.

Christelle Kocher : "La mode n'est pas dans les cendres mais dans le nouveau départ" 

Des mannequins et danseuses en tenues près du corps, aux imprimés animaliers et en escarpins, évoluent sur une scène éclairée de lumières vives rouge et bleu au théâtre des Bouffes du Nord à Paris, fermé depuis fin octobre 2020 comme tous les établissements culturels français. La collection Koché est baptisée "Phénix" : "Cet oiseau mythologique qui renaît de ses cendres, et présent dans plusieurs cultures, a plané sur l'esprit de la collection", explique Christelle Kocher.

Koché automne-hiver 2021-22 à la Paris Fashion Week, le 2 mars 2021 (GUILLAUME ROUJAS FOR KOCHÉ)

"La mode n'est pas dans les cendres mais dans le nouveau départ", estime la créatrice, diplômée de la Saint Martins School à Londres. Après des débuts chez Chloé et Dries Van Noten, elle a lancé sa marque et est devenue directrice artistique de la maison Lemarié qui travaille les plumes et les fleurs, faisant partie des métiers d'art de Chanel.

Pour elle, la crise sanitaire était une période "pour se recentrer et aller à l'essentiel, faire des choix plus radicaux" pour présenter "moins mais avec une meilleure qualité" qui se traduit dans cette collection "100% made in Italy" ou fabriquée en France. Plus de la moitié des pièces sont faites avec des cotons bio et des matières recyclées. L'époque invite également à "créer avec ce qu'on trouve autour de soi" et à "faire appel à de nouveaux talents, à mélanger l'univers 3D avec celui de réalisateurs de films et des gens de la mode".

Marine Serre : "Prendre le temps"

L'avant-gardiste Marine Serre, 29 ans, qui avait placé jusqu'à présent ses défilés dans des univers apocalyptiques, a présenté une vidéo trailer de deux minutes et invite à "prendre le temps" de la regarder dans son intégralité sur son site.

Dans la première partie, hommes, femmes et enfants portent ses vêtements à l'imprimé croissant de lune, sa marque de fabrique, en pleine nature, à la campagne ou chez eux... La deuxième partie montre les matières qui servent à les fabriquer : foulards en soie, tapis, couvertures de lits, linge de maison en lin ou denim - le tout recyclé. Les formes et les tissus racontent "une histoire de création et un remodelage sans fin", symboles de la "renaissance", souligne la créatrice.

Marine Serre automne-hiver 2021-22 à la Paris Fashion Week, le 2 mars 2021 (Marine Serre)

"Cette dernière année a été difficile pour tout le monde mais il n'y a plus de question à ce sujet, il faut faire les choses différemment. Nous voulons amener l'écofuturisme dans les rues", déclare-t-elle.

Marine Serre a été le fer de lance avec le Belge Dries Van Noten d'un manifeste pour une mode plus responsable, soutenu par des centaines de petites maisons qui s'engagent à produire moins et à repenser les défilés.

Lucie Favreau, étudiante à l'IFM : "La mode n'écoute pas ce que dit l'univers"

Une prise de position "inspirante" pour Lucie Favreau, en master de l'Institut Français de la Mode qui a présenté sa collection avec une quarantaine d'autres étudiants à l'ouverture de la Fashion Week. 

"Quand toute l'industrie s'est réveillée et s'est dit il faut y aller doucement, prendre le temps et faire de belles collections (...) j'ai trouvé ça hyper inspirant mais au final je n'ai pas l'impression que cela ait beaucoup impacté la mode", a déclaré la jeune styliste à l'AFP. "Cela reste quand même : il faut faire ma collection à tout prix. La mode n'écoute pas ce que dit l'univers", regrette-t-elle tout en espérant un changement de fond quand elle rentrera dans l'industrie.

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