Paris Fashion Week : les collections mixtes et non genrées de Raf Simons, Balmain et Koché
Des hommes qui portent des jupes sur les podiums de la Paris Fashion Week, ce n'est pas une nouveauté ! Mais les marques - qui créent des collections pour tout type de personnes indépendamment de son genre - répondent aujourd'hui aux besoins de ceux qui ne se reconnaissent pas dans la binarité homme-femme...
Jupes pour tous : après avoir présenté par le passé à Paris des collections homme, le styliste belge Raf Simons a intégré la semaine du prêt-à-porter féminin printemps-été 2022 avec une collection mixte et non genrée.
Cette vision de la mode est défendue par de plus en plus de créateurs comme Olivier Rousteing, le directeur artistique de Balmain, et la marque française Koché qui s'est associée à l'application de rencontres Tinder pour une collaboration.
Rafs Simons : une collection mixte et non genrée
Tailleurs-jupes noirs structurés, robes amples, chemises à rayures aux manches trop longues, blousons oversize : le créateur, qui a rejoint Miuccia Prada à la tête de la maison italienne, a présenté sa propre marque, dans un défilé au Palais Brongniart, l'ancienne Bourse de Paris.
Chaussées d'escarpins ou de chaussures plates à lacets portées sur des chaussettes montantes, les mannequins ont foulé les galeries extérieures du palais dont les colonnes soulignaient la dimension architecturale des tenues minimalistes. Pour une touche punk, des bracelets en forme d'os de la main accessoirisaient les looks.
Olivier Rousteing : "je suis vraiment dans le mouvement non binaire, gender fluid"
Le directeur artistique de Balmain, Olivier Rousteing, a fait porter aux hommes des drapés, imprimés à petits pois ou décolleté plongeant, presque les mêmes qu'aux femmes, pour un spectacle à la Seine musicale à Boulogne-Billancourt qui a vu défiler certaines stars des podiums des années 90 : Naomi Campbell, Carla Bruni...
"Il y a des progrès à faire" sur la question de genre, a déclaré le designer de 36 ans à Libération, avant le défilé pour marquer ses 10 ans à la tête de Balmain, auquel ont assisté Neymar et ses coéquipiers du PSG.
"On dit que c'est cool de mettre des fringues de l'homme sur la femme, de lui apporter de la masculinité. Mais pas l'inverse", dit-il, en ajoutant que "la nouvelle génération n'est pas celle d'il y a cinquante ans. Il y aura toujours des hommes antiques, dans le cliché de la virilité, l'autorité mais il y a aussi beaucoup d'hommes qui ont envie d'en sortir. Je le vois dans l'évolution des achats dans mon business, complètement différents d'il y a dix ans", assure le styliste aux 6,9 millions d'abonnés sur Instagram.
"Je suis vraiment dans le mouvement non binaire, gender fluid, parce que moi-même, à ma petite échelle, j'ai envie de pouvoir porter du maquillage et de me sentir à l'aise avec ça. Je veux pouvoir porter des choses très moulantes ou très décolletées sans me sentir caricaturé, déguisé ou risquer d'être insulté", souligne encore Olivier Rousteing.
"Tinder by Koché", une collaboration marquée par le mélange des genres
La marque française Koché et l'application de rencontres Tinder ont dévoilé, en marge de la Fashion Week, Tinder by Koché, une collaboration marquée par le mélange des genres. Tinder reversera l’ensemble des bénéfices de la collection à l’association ModaFusion reconnue d’intérêt général qui porte le projet social Casa93, une formation de mode parrainée par Christelle Kocher, basée en Seine Saint-Denis et favorisant l’insertion des jeunes talents dans le milieu de la mode.
La collection capsule est composée de huit pièces, qui s’imprègnent de l’univers graphique de Tinder réinterprété par Koché. Robe, hoodie, T-shirt, casquette, bandana… chaque pièce est produite de façon responsable en Italie, et créée à partir d’anciens tissus imprimés. La pièce emblématique est une robe T-shirt brodée de perles aux couleurs de l'application et habillée de plumes d'autruches.
Selon une récente étude menée par Yougov pour Tinder, un tiers des 18-25 ans ont affirmé que leur mode de vie ne correspondait pas toujours aux normes de genre en place dans la société et 34% ont déclaré que la "fluidité" définissait aussi bien leur identité.
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