Paris Fashion Week masculine : Louis Vuitton s'inspire de l'écrivain noir et homosexuel américain James Baldwin pour une performance anti-raciste
La vidéo du défilé Louis Vuitton est inspirée par "Un étranger dans le village", documentaire consacré à l'écrivain noir et homosexuel américain James Baldwin, qui raconte son arrivée dans les années 1950 dans un village suisse parmi les blancs qui découvrent un être différent.
Virgil Abloh, le créateur de la mode homme de Louis Vuitton, a présenté le 21 janvier 2021 sa collection automne-hiver 2021-22, sous forme d'une performance anti-raciste et anti-homophobe menée par des rappeurs américains. Cette longue vidéo de 15 minutes a été dévoilée sur la plateforme virtuelle dédiée dans le cadre de la Paris Fashion Week.
Une performance mêlant poésie, danse, patinage et défilé
Tournée entre les montagnes suisses et un lieu abstrait à Paris, le film est inspiré par Un étranger dans le village, documentaire consacré à l'écrivain noir et homosexuel américain James Baldwin, qui raconte son expérience dans les années 1950 dans un village suisse parmi les blancs qui découvrent un être différent.
Dans la dichotomie touriste/puriste explorée dans cette présentation, c'est le poète et rappeur Saul Williams, en manteau noir aux boutons-avions et muni d'une mallette argenté siglée LV, qui incarne l'étranger.
L'artiste et écrivain Kandis Williams, la danseuse trans Tosh Basco (Boychild) et le rappeur Yasiin Bey (ex-Mos Def) prennent part à la performance où se suivent des séquences de poésie, de danse, de patinage et de défilé. L'avion, symbole de l'évasion, est le fil rouge de cette collection. Un modèle réduit en balsa avec une instruction sur "comment s'envoler", dans une énorme boîte orange, a été envoyée par la maison en guise d'invitation à ce défilé virtuel.
Comment les stéréotypes et les uniformes façonnent la personnalité
Le créateur américain Virgil Abloh s'interroge dans cette collection sur comment les stéréotypes et les uniformes liés aux professions et aux modes de vie façonnent la personnalité, s'efforçant de changer ces idées préconçues.
"La mode est un outil de la mise en forme de ces identités (...). De façon inconsciente, nous faisons confiance à une silhouette en costume et nous nous méfions en voyant le contour d'un sweatshirt à capuche", est-il écrit dans les notes qui accompagnent la collection. "Un homme d'affaires est-il toujours blanc ? Un basketteur est-il toujours noir ? Sont-ils toujours des hommes hétérosexuels ?", s'interroge-t-il encore.
Le créateur américain d'origine ghanéenne utilise dans cette collection le kente, textile ghanéen fait de bandes de tissu tissées à la main de soie et de coton, pour réaliser un tissu tartan. "Est-ce que ça rend le kente moins ghanéen et le tartan moins écossais ? La provenance est la réalité, tandis que la propriété est un mythe", assure-t-il.
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